Farine de blé : le Gouvernement redoute une pénurie avec effet sur le prix du pain
La Russie et l’Ukraine sont parmi les plus grands producteurs de blé dans le monde, et en raison du conflit qui oppose les deux pays, les exportations sont suspendues. Le Cameroun devrait en être sérieusement impacté, lui qui s’approvisionne sur le marché russe.
Le 1er mars dernier, au terme d’une opération de contrôle de la disponibilité et de la stabilité des prix des denrées alimentaires dans les marchés de Yaoundé, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, au débriefing avec la presse, n’a pas pu dissimuler son inquiétude au sujet des menaces qui pèsent sur l’économie locale, corolaire du conflit armé entre l’Ukraine et la Russie, même, si elle se déroule à des années lumières du Cameroun, le chef du maroquin du Commerce croit savoir que cette guerre est susceptible d’occasionner une pénurie du blé à l’échelle mondiale, en raison des restrictions d’exportations de cette céréale imposées à la Russie par la communauté internationale. Le pays de Vladimir Poutine, mis en isolement par la plupart des Etats, couvre avec l’Ukraine, 29% des exportations de blé mondial (17% pour la Russie, 12% pour l’Ukraine). Or, la Russie, l’un des plus grands producteurs de blé au monde, est par ailleurs le principal fournisseur du Cameroun.
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Par effet domino, l’industrie meunière du Cameroun devrait subir les conséquences de plein fouet, où les inquiétudes continuent de grandir du côté du Groupement des industries meunières du Cameroun (GIMC), principal importateur de blé. « On ne peut que craindre le pire. Est-ce qu’on arrivera à charger les navires ? Est-ce qu’on arrivera à les décharger ? Ce sont des questions que tout le monde se pose. Vous savez jusqu’ici il y avait risque de guerre, maintenant la guerre est là. Qu’est-ce que ça va engendrer ? », a indiqué Alfred Momo Ebongue, Secrétaire général du Groupement des industries meunières du Cameroun, dans un de nos précédents articles. La pénurie de blé devrait par ailleurs entrainer un renchérissement des coûts de la farine de blé utilisée dans la boulangerie et la pâtisserie. Et le prix de la baguette de pain s’en trouve ainsi menacée.
Vers une hausse du prix du pain ?
C’est du moins ce que redoute le Gouvernement. Plus que jamais, les spéculations entretenues naguère sur une vrai-fausse augmentation du prix de la baguette devraient céder la place à la réalité. «C’est peut-être maintenant que le prix du pain risque d’augmenter réellement avec le conflit armé entre la Russie et l’Ukraine. Les frontières de la Russie sont fermées, elle n’exporte plus. Il faut donc craindre pour le prix du pain », a exprimé Luc Magloire Mbarga Atangana. Le prix de la baguette de 200g pourrait repasser à 150 FCFA, soit 25 F de plus, comme c’était déjà le cas avant 2009. C’est en effet au lendemain des émeutes de la faim en 2008, que le Gouvernement a décidé de baisser le prix de la baguette de pain de 200g, même si à la vérité, son applicabilité n’a jamais été réellement effective car, plusieurs revendeurs ont continué depuis lors à la commercialiser au prix initial.
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