ExxonMobil rétrocède ses actifs pétroliers sur le champ de Zafiro à GEPetrol
C’était au cours d’une cérémonie tenue le 11 novembre dernier sous la présidence de Teodoro Obiang Nguema Mangue, vice-président équato-guinéen. Avec cette dernière cession d’actifs, l’entreprise pétrolière américaine quittera définitivement l’espace Cemac.
Le 11 novembre 2023 marque un nouveau tournant pour le champ pétrolier de Zafiro. En effet, le vice-président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mangue a présidé la cérémonie de rétrocession des intérêts pétroliers du bloc pétrolier offshore B (précisément le champ de Zafiro) à la société publique de pétrole GEPetrol. Selon cette autorité gouvernementale, cette transaction « historique » est un « pas de géant vers la prise en charge et le contrôle des opérations pétrolières ».
Outre son volet historique, il faut dire que la transaction entre GEPetrol et la compagnie pétrolière américaine est « largement en avance sur le calendrier initialement annoncé ». Toutefois, ce n’est une surprise pour personne car c’est depuis mars dernier que l’entreprise pétro-gazière américaine manifestait sa volonté de quitter ce pays de la Cemac. « En juin 2026, le géant pétrolier américain ExxonMobil va définitivement quitter la Guinée équatoriale après l’expiration de sa licence détenue dans plusieurs champs dont celui de Zafiro.», écrivait votre journal dans sa version en ligne en mars.
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Le départ d’ExxonMobil est motivé par plusieurs raisons. Premièrement la baisse d’activité qu’a enregistrée ce gisement pétrolier sur la dernière décennie en raison du vieillissement du site. Selon les données de production de ce site, on est passé de 300 000 barils/jours en 2011 à environ 100 000 barils/j en 2021. Ensuite on a la rentabilité : « le gisement n’est juste plus rentable aux yeux de la compagnie qui l’exploite. Trop de frais et pas assez de bénéfices, assure les milieux pétroliers.» . Enfin on a les nouveaux objectifs que se fixe l’entreprise que dirige Darren Woods. « Avec ce dégagement, la compagnie américaine souhaite surtout réorienter ses investissements vers le développement du GNL (gaz naturel liquéfié, ndlr) à faible émission carbone et vers des projets plus lucratifs en direction des Amériques.».
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Désormais dans l’escarcelle de l’entreprise pétrolière publique GEPetrol, il revient à celle-ci de redonner une nouvelle vie au champ de Zafiro. Des besoins ont d’ailleurs déjà été exprimés à cet effet. En 2022, Gabriel Mbaga Obiang Lima, ex-ministre équato-guinéen du Pétrole faisait savoir qu’« environ 3 milliards de dollars étaient nécessaires ‘‘pour forer de nouveaux puits et moderniser le FPSO’’, déployé sur le bloc B ».
Rappelons que le champ pétrolier de Zafiro est situé à 65 kilomètres au Nord-Ouest de la capitale Equato-Guinéenne Malabo, dans ses profondeurs d’eau de 1400 à 2800 pieds. Il a été découvert en 1996.
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