Extrême-Nord: 40 tonnes de sucre de contrebande saisies
En cette veille du début du jeûne du Ramadan, le secteur des Douanes de la région note un retour en force des importations frauduleuses de cette denrée, en provenance du Nigeria.
Sans trop entrer dans les détails, le Directeur général adjoint de la Société sucrière du Cameroun (Sosucam), Samuel Second Libock, a déclaré le 27 mars dernier sur le site de l’entreprise à Mbandjock dans la région du Centre, que les réseaux de contrebande continuent de faire entrer frauduleusement du sucre sur le marché camerounais. Il aura fallu moins de deux mois pour que cette information se confirme. Le secteur des Douanes de l’Extrême-Nord, dans le cadre de la phase II de l’opération II Halte au commerce illicite (Halcomi) mise sur pied par le ministère des Finances, a annoncé le 29 avril avoir saisi 25 tonnes de sucre de contrebande en provenance du Nigeria. Moins de deux semaines plus tôt, les agents de la Douane camerounaise ont mis la main sur 15 autres tonnes importées frauduleusement de ce pays voisin. Comme à chaque veille du début du jeûne du Ramadan – du 05 mai au 04 juin prochains -, période au cours de laquelle la demande est forte au niveau de la communauté musulmane, les services de la Douane ont souvent du mal à contenir les assauts des contrebandiers, du fait de la porosité de la frontière terrestre entre le Cameroun et le Nigeria – près de 1700 kilomètres.
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La demande de sucre au Nigeria est estimée à 1,6 million de tonnes, pour une production d’à peine 80.000 tonnes par an. D’année en année, le pays importe quelques 1,7 million de tonnes de sucre sur son marché, principalement du Brésil et de l’Inde. De manière systématique, il réexporte le surcroît de son offre vers les pays voisins d’Afrique de l’Ouest et même du Centre. Officiellement, les importations de sucre au Cameroun sont toujours gelées. Mais, la dévaluation de la monnaie nigériane, le naira, depuis quelques 2016, et surtout la faiblesse des cours mondiaux du sucre rendent compétitives les importations et optimisent les gains des contrebandiers.