Eurobond: le Cameroun réussit à mobiliser 450 milliards au taux de 5,95%
Pour sa deuxième émission obligataire sur les marchés internationaux, le Cameroun a fait carton plein.
« En dépit d’un contexte marqué par la pandémie du coronavirus, les investisseurs ont marqué leur confiance retrouvée dans la qualité de signature du Cameroun ». Les propos du ministre camerounais des finances le 30 juin dernier à Paris traduisent à suffire le satisfécit qui se dégage globalement à l’issus de l’opération de refinancement de l’Eurobond de 450 milliards émis en 2015. Cela tient davantage des conditions d’emprunt favorables dont a bénéficié le pays pour cette autre euro-obligation. Pour un taux de 5,95%, le Cameroun a pu obtenir la totalité des 450 milliards recherchés avec une maturité de 11 ans. L’opération a même été sursouscrite 3,2 fois par plus de 200 investisseurs internationaux qui ont proposé au pays 1481,15 milliards de FCFA. C’est largement au-dessous des 9,5% que le pays avait obtenu pour sa première émission en 2015.
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«Après l’émission inaugurale de 2015 dont le taux d’intérêt était de 9,50%, le Cameroun en ce premier semestre de l’année 2021, fait un retour apprécié sur les marchés internationaux des capitaux, notamment celui des EUROBONDS. », s’est réjoui Louis Paul Motaze, le ministre camerounais des Finances et chef de la délégation camerounaise à Paris.
Cette dette devant servir au refinancement du 1er eurobond, le Cameroun a atteint un taux de rachat de 80% du montant de la souche, de quoi lever la pression sur les finances publiques dans les années à venir. Cette deuxième obligation sera cependant cotée à la bourse de Londres en Angleterre. Dans le cadre de cette opération, le Cameroun et ses conseillers ont effectué du 23 au 29 juin dernier un roadshow au cours duquel se sont succédé des négociations avec une centaine d’analystes financiers représentant plus de 70 groupes d’investisseurs au rang desquels Black Block, Crédit Suisse, Goldman Sachs, Société Générale etc.
Réussite préparée
Dans son édition du N0 419 du 05 avril 2021, EcoMatin annonçait à l’opinion nationale la volonté du Cameroun de retourner sur le marché international des titres pour refinancer son eurobond de 2015. La décision du président de la République intervenait après un débat au sein du gouvernement autour de cet emprunt dont l’échéance de remboursement du principal arrivait à grand pas(2023-2025). Depuis lors, votre journal s’est fait le chien de garde de cette opération enquêtant, révélant et analysant la moindre évolution. Auréolé d’un succès à Paris, le Cameroun pourra remercier le contexte post covid particulièrement favorable où l’appétit des investisseurs internationaux pour les obligations souveraines s’est densifié. C’est dans ce sens que certains analystes et même le FMI ont conseillé à plusieurs pays africains dont le Cameroun de profiter de cette conjoncture favorable pour refinancer leurs obligations internationales. Fort de sa résilience face à la pandémie du coronavirus, le Cameroun a même obtenu un relèvement de sa note souveraine par les agences de notation financière américaine Fitch et Moody’s. Autant d’éléments que scrutent les investisseurs et qui ont joué en faveur du pays. Comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le bénin, le Cameroun espérait obtenir un taux d’intérêt avoisinant 5%. Ce qui était bien possible, selon les analystes.
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Afin de ne pas se louper, Louis paul Motaze s’est attaché les services d’un collège d’experts. Contrairement à la première émission en 2015, le ministre des finances a décidé de s’entourer d’arrangeurs d’expérience (JP Morgan et Citigroup et français Société Générale) de conseillers financiers (Rothschild & Co et Matha Capital) et de conseillers juridiques (White & Case et Chazai & Partners). Ces derniers ont effectué du 23 au 29 juin 2021 un Roadshow au cours duquel se sont succédé des réunions et négociations entre la délégation camerounaise et une centaine d’analystes financiers représentant plus de 70 groupes d’investisseurs. « Nos défis économiques et financiers restent certes nombreux, mais la confiance que les investisseurs viennent de manifester à l’égard de la signature du Cameroun constitue un motif d’encouragement, pour la poursuite des réformes menées par le Cameroun» explique Louis Paul Motaze.
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