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Eugène Cissé Kouoh : « Les crypto-actifs ne constituent pas un danger pour notre activité »

État des lieux de la gestion d’actifs, perspectives, dangers… le Directeur Général de Asca Asset Management et Vice-Président de l’Association des Sociétés de Gestion de portefeuille dans la Cemac répond aux questions de EcoMatin.

La gestion de portefeuille ressemble à une activité nouvelle dans la Cemac. Pourriez-vous nous en dresser un bref historique de ses débuts ainsi que l’état des lieux actuel de l’activité dans la sous-région ?
Les fonds d’investissement sont nés il y a déjà plusieurs siècles. À l’origine, ils avaient souvent pour objectif de diminuer le risque en diversifiant les investissements, ce qui n’était pas possible pour les investisseurs classiques. Le premier fonds commun tel que nous le connaissons aujourd’hui est apparu en 1774 aux Pays-Bas. Le nom de ce fonds “Eendragt Maakt Magt” ce qui signifie “l’union fait la force”. Cependant, le véritable investissement d’actifs en zone CEMAC n’est arrivé que bien plus tard notamment avec la création en Décembre 2016 du premier fonds obligataire et monétaire en zone CEMAC par ASCA Asset Management ; une filiale de gestion d’actifs du groupe bancaire marocain Attijariwafa Bank.

À quel public en particulier sont destinées les offres des SGP ?
L’offre de ce type de produits est en destination du grand public (corporate, retail) c’est-à-dire celui-là qui n’a pas forcément un background financier assez profond, mais aussi aux professionnels du secteur comme les fonds de pension, assureurs, banques ou autres. Cette offre de produits est faite tant aux clients locaux qu’aux clients internationaux à travers par exemple la mise en place de quelques produits spécifiques à l’instar des fonds de communs de placement à actionnariat local ou international.

L’activité progresse-t-elle au rythme souhaité ? Si non comment en améliorer la portée ?
L’activité progresse à son rythme souhaité mais nous espérons plus de placements de la part de la clientèle et plus de profondeur du marché. L’encours des titres publics sur le PIB en UEMOA, France et au Maroc est respectivement de 14%, 87% et 55% alors qu’en CEMAC, nous sommes à 8,5%. Bien que les chiffres soient relativement corrects, le marché doit être « alimenté » en plusieurs classes d’actifs. Au-delà des placements classiques offerts aux clients c’est à dire bons de caisse, dépôts à terme, l’amélioration de la portée via la mise à disposition des placements alternatifs réside dans la sensibilisation de la clientèle à travers des sessions d’éducation via l’organisation des foras, diffusion de spots publicitaires, des capsules digitales et autres.

En quoi les produits/services que proposent les gestionnaires de portefeuilles sont-ils plus rentables que l’épargne classique dans les banques et microfinances ?
Ils ne sont pas forcément toujours plus rentables mais nous avons plutôt une assurance de la diversification du risque vu que votre argent est investi sur plusieurs types d’actifs (local ou international). Au-delà de la rentabilité, la flexibilité des retraits chaque jour (pour des fonds journaliers ou chaque semaine pour des fonds hebdomadaires) contribue à améliorer la liquidité à la différence des produits classiques. Ces supports de placements peuvent également être utilisés comme « collatéral » c’est dire des garanties bancaires dans le cadre de la recherche d’un financement.

Comment appréhendez-vous l’arrivée des Crypto Actifs… ? Sont-ils un danger pour vos activités ?
Je ne pense pas que l’arrivée des crypto-actifs soit un danger pour notre activité mais c’est plutôt l’encadrement de son corpus réglementaire et de supervision qui doit être opéré avant le démarrage effectif des activités. Il faudrait comprendre que pour qu’une activité démarre, ses textes d’application (règlement général, règlement ministériel ; instructions ou autres) doivent être validés par les autorités compétentes.

Pourriez-vous nous faire une brève présentation de ASCA AM ?
ASCA Asset Management (ASCA AM) est la filiale groupe Attijariwafa bank en charge de la gestion d’actifs en zone CEMAC. Elle couvre à cet effet les six (6) pays de la CEMAC que sont le Cameroun, le Gabon, le Congo, la Guinée Equatoriale, le Tchad et la République Centrafricaine. La Gestion des placements de l’épargne salariale (retraite et Indemnités de Fin de Carrière) ; Structuration de solutions d’investissement ; Conseil en investissement et en gestion de patrimoine et Gestion des placements (FCP & SICAV), Gestion des Fonds Communs de Créances. ASCA AM totalise un encours à date de FCFA 78 milliards. Ceci est principalement due à la sélection rigoureuse de sa base clientèle pour laquelle une forte exigence KYC est requise. Dans la poursuite de la lutte contre le blanchiment des capitaux ainsi que de la lutte contre le financement du terrorisme, l’éthique demeure une valeur forte pour le groupe Attijariwafa bank ; d’où un fort taux d’écrémage dès l’entrée en relation avec la base clientèle.

Propos recueillis par Cédrick Jiongo

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