Est : Emmanuel Bondé a-t-il repris le projet sucrier de Batouri qu’il avait torpillé ?
L’actuel ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique, Gabriel Dodo Ndoke, préparerait la relance de cet investissement estimé à 60 milliards Fcfa, sous le contrôle de son prédécesseur devenu membre du Conseil constitutionnel.
On reparle du complexe sucrier de Batouri, dans la région de l’Est. Citant des sources proches du dossier, le journal Essingan, dans son édition du 13 mai, se fait l’écho de réunions qui se multiplient depuis quelques semaines à la résidence de l’ancien ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (Minmidt) et non moins membre du Conseil constitutionnel, Emmanuel Bondé, en vue de la relance imminente de ce projet qui nécessite un investissement de 60 milliards Fcfa, mais qui tarde à prendre corps depuis 2013, du fait des désaccords à répétition sur son modèle de financement. Justine Sugar Mills, société unipersonnelle appartenant un certain Dieudonné Mirabeau Dong Thry Dong, laquelle société porte ce projet depuis le départ, avait signé en 2012 un protocole d’accord avec l’Etat du Cameroun, qui lui accordait l’exclusivité d’installer un complexe sucrier de 32000 hectares dans l’interzone Bertoua-Batouri, pour une capacité installée de 60.000 tonnes de sucre par an.
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Ledit protocole sera annulé en 2014 sur fond de batailles entre Emmanuel Bondé, dont le ministère représente l’Etat dans le projet, et Dong Thry Dong. Le premier dénoncera une gestion opaque du projet, après avoir demandé à voir clair dans la gestion des 562 millions Fcfa débloqués par le Fonds d’équipement et d’intervention intercommunale (Feicom), au titre de la participation dans le capital de l’entreprise de 11 communes situées à proximité du projet. 138 millions Fcfa avaient également été mobilisés par le ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat). Une procédure est pendante devant le Tribunal criminel spécial (Tcs) à Yaoundé, à la suite d’une plainte déposée par celui qui est devenu membre du Conseil constitutionnel.
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Quant à la poursuite du projet, toutes les tentatives de mobilisation des fonds engagées jusque-là ont été vaines. Fin 2014, le leader marocain du marché du sucre, Cosumar, s’était même adjugé le projet à la suite d’un appel international à manifestation d’intérêt lancé par le gouvernement et auquel Justin Sugar Mills était invité à participer, mais s’était abstenu. Il s’était ensuite retiré en catimini. Avec les rumeurs persistantes sur la reprise imminente du projet sous le contrôle d’Emmanuel Bondé, c’est une nouvelle étape qui est franchie dans ce dossier qu’il est accusé d’avoir torpillé depuis le début. Cependant, le groupe français Somdiaa, propriétaire la Société sucrière du Cameroun, l’un des soumissionnaires malheureux après l’appel à manifestation d’intérêt cité supra, est toujours en embuscade.