Entretien des routes en terre : Nganou Djoumessi lance la fabrication des stabilisants locaux
Pour se faire, le ministre des Travaux Publics met à contribution l’Ecole nationale supérieure des Travaux publics pour rechercher des stabilisants d’origine camerounaise utilisés en remplacement de la latérite.
L’instruction du ministre des Travaux publics (Mintp) Emmanuel Nganou Djoumessi a été formulée alors qu’il effectuait une visite à l’Ecole nationale supérieure des Travaux publics (Enstp) le 28 octobre 2020. L’établissement d’enseignement technique, professionnel et spécialisé, de la formation continue et de la recherche appliquée offre des formations génie-Civil, génie-Rural, architecture, topographie-cadastre, urbanisme, ingénierie environnementale, géotechnique, hydraulique et transport et des Masters spécialisés en géotechnique et structure, en ingénierie ferroviaire et, en eau, assainissements et déchets.
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Toutes choses qui expliquent que la contribution de l’Enstp soit sollicitée dans les efforts de modernisation du système d’entretien des routes en terre. A la faveur d’un décret du Premier ministre signé en 2016, le pays a poussé dans l’utilisation des stabilisants pour la stabilisation des sols ou le revêtement à froid en complément ou en substitution des matériaux usuels, tel la latérite. Par ce stratagème, le gouvernement entend tirer des avantages économiques, environnementaux et sociaux sur son réseau routier. Lequel s’étend sur près de 121 424 km dont 21 973 km en réseau prioritaire (6 110 km de routes bitumées et 15 863 km de routes en terre), et près de 100 241 km en routes communales, d’après une cartographie du Fonds routier camerounais. La facture de l’entretien du réseau routier pour l’exercice 2019 s’élève à 60 milliards de Francs CFA.
« L’utilisation des produits innovants permettra de rendre les routes praticables en toutes saisons; de maintenir un niveau de service satisfaisant et permanent pendant au moins trois ans; de préserver la latérite qui devient de plus en plus rare et dont le coût d’exploitation devient élevé du fait de l’éloignement des zones d’emprunt; de créer des emplois par les techniques à Haute Intensité de Main d’ œuvre (Himo), de réduire le coût de construction et d’entretien des routes », soutient le ministère des Travaux publics.
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Seul bémol, les stabilisants utilisés par le Cameroun sont de fabrication étrangère. Il s’agit du Rocamix de la firme chinoise Beijing Medecines & Healt products IMP ; les produits du System Consolid, fabriqués par une firme espagnole ; et le Pavement Composite Technology, fabriqué aux Etats-unis par la société Integrated Traffic System Inc. Le Carboncor, produit sud-africain utilisé pour le revêtement à froid de la chaussée, a été également autorisé. Le Con-aid/Cbr-Plus, un produit chimique fabriqué en Afrique du Sud par la Société Con-Aid International a servi en janvier 2016 à l’entretien de la route en terre Kumba (département de la Meme) – Mundemba (dans le Ndian).
Selon le ministère des Travaux publics, des opérations utilisant des stabilisants ont déjà été menés sur une vingtaine de tronçons routiers au Cameroun. Les voies concernées sont : pour la région de l’Adamaoua de Ngoundéré-Likok, Likok-Lewa, Lewa-Beka Goto, Beka Goto-Febadi. S’agissant de la région du Nord-Ouest, les axes Bamenda-Bambui, Bambui-Ndop, Wum-Befang, Befang-Bafut, Bafut-Fundong. Dans la région de l’Est, Nguelemendouka-Doumetang-Doume, Ngoura-Kentzou-frontière République Centrafricaine.
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