Entrepreneuriat : plus de 15 000 nouvelles PME à l’épreuve de la survie
Le 30 juin dernier, lors de la présentation de l’annuaire statistique du ministère des Petites et moyennes entreprises, de l'économie sociale et de l'artisanat, le chef de ce département ministériel, Achille Bassilekin III a révélé que plus de 15 000 Pme ont été créées en 2021. Toutefois, ces dernières vont devoir innover pour tenter de s’inscrire dans la durée.
Le gouvernement peut se satisfaire des différents programmes qu’il a mis en place pour inciter les camerounais à entreprendre. Au fil des années, des structures telles que les Centres de formalités de création d’entreprises (Cfce) sont devenus des hubs très sollicités, dont l’accompagnement permet chaque année, de rendre concret le désir d’entreprendre manifesté par de nombreux camerounais. En 2021, 15 591 Pme ont été créées grâce à l’action des Cfce. C’est du moins ce qu’a révélé le ministère des Petites et moyennes entreprises, de l’économie sociale et de l’artisanat (Minpmeesa) lors de la présentation de son annuaire statistique le 30 juin 2022. «Dans les centres de formalité de création d’entreprises, 15 591 PME ont pu être créées sur l’étendue du territoire avec une croissance de 45,96% en 2021, dont une prépondérance chez les promoteurs de tranche d’âge qui varie entre 35 et 45 ans, et une prééminence chez les hommes», peut-on lire dans ce document.
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Au sujet des données démographiques sur les Petites et Moyennes Entreprises, précisément sur l’estimation du stock d’entreprises en activité en 2021, «les résultats enregistrent 324 899 entreprises, soit 324 250 petites et moyennes entreprises (secteur primaire, secondaire et tertiaire confondus) et 649 grandes entreprises. En 2020 pourtant, le même domaine présentait 289 428 entreprises avec une forte concentration à Douala (33,5%) puis à Yaoundé (23,9%) comme en 2021, et une faible concentration dans le Sud et l’Adamaoua (2,9% pour chacune des régions)».
Cette dynamique évolutive dans la création des entreprises, observée sur une période de plus de 5 ans, est certainement tributaire à une réforme lancée en 2008 par l’Etat. Cette dernière avait pour but de simplifier les procédures de création d’entreprises, faisant passer les délais de plusieurs mois à 38 jours au maximum. Cela a donné lieu à la mise en place en 2010 de guichets uniques dans les Centres de formalités de création d’entreprises (CFCE). La mesure a permis de multiplier par 28 le nombre de sociétés créées en cinq ans, qui est passé de 476 en 2010 à 13 374 en 2015, souligne une étude publiée en décembre 2016 par le Centre d’analyse et de recherche sur les politiques économiques du Cameroun (Camercap-Parc).
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Toutefois, souligne la même étude, 72,24% des entreprises créées tout au long de cette période sont inexistantes dans le fichier de la Direction générale des impôts (DGI) en mai 2016, soit un taux de survie de seulement 27,7%. «Cette mortalité des PME touche beaucoup plus les établissements avec un taux de disparition de 82,3% ainsi que les BTP (74,2%)», renseigne l’étude. Camercap pense savoir que les raisons de ce marasme sont l’absence d’assistance, la recherche du gain facile et le mauvais encadrement des jeunes entrepreneurs. Pour y remédier il a proposé en 2016, le lancement d’une application de suivi des PME après leur création, afin de déceler les périodes de turbulences et trouver le moyen de les aider. Des recommandations partiellement implémentées, avec la mise en place récente de deux applications pour l’élaboration des business- plan et la notation des PME par l’Agence de promotion des petites et moyennes entreprises.