En trois ans, la production de bois a chuté de 20% au Cameroun du fait de la crise anglophone
L’information est révélée par une note économique publiée par le ministère français de l’Economie.
La crise sécuritaire dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest du Cameroun continue de faire des ravages dans le secteur économique. Cette fois-ci, dans une note économique, le ministère français de l’Economie, des Finances et de la Relance révèle que « la production du bois du Cameroun a baissé de 20% entre 2018 et 2020 ». La structure située 139, rue de Bercy dans le 12ème arrondissement de Paris, la capitale française, indique qu’« au Cameroun, la production est en baisse depuis 2018. Elle s’élève à 2,4 millions de m3 en 2021 contre 3 millions en 2018 ».
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Dans cette note économique, les équipes de Bruno Le Maire justifient cette tendance baissière de la production du bois au Cameroun par « la crise sécuritaire qui sévit dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-ouest ». L’on apprend ainsi que « les menaces sur leurs employés, les enlèvements assortis de demandes de rançons, le racket ou encore le sabotage des équipements ont forcé plusieurs entreprises forestières à délocaliser leurs activités ou à les abandonner ».
C’est dans ce contexte que, pour relancer la production du bois, le gouvernement camerounais leur a apporté son soutien en concédant aux sociétés forestières actives dans ces deux régions anglophones du pays près de 300 000 ha de forêt dans les régions de l’Est et du Centre du pays.
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Pour rappel, et selon le ministre délégué auprès du ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), Paul Tasong, qui pilote le Plan de reconstruction des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, « cette crise socio-politique a induit une perte au niveau national de 0,8 point de croissance du Produit intérieur brut (PIB) en 2019, contre 0,3 point en 2020.Ces pertes de point de croissance correspondent à une perte réelle cumulée sur le PIB, au niveau national, de 421,3 milliards de FCFA entre 2017 et 2020 ».
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Pour le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), la plus importante organisation patronale du pays, « depuis 2016, année de déclenchement de la crise dite anglophone, les entreprises ont subi des pertes de l’ordre de plus 800 milliards de FCFA ».