Elevage : le Cameroun enregistre un taux de mortalité de 20 à 50% chez les petits ruminants
Le pays a engagé, mercredi 25 septembre 2019, une campagne de vaccination de masse au bénéfice de 1,8 millions de têtes sur trois ans, en vue de réduire ces taux de mortalités qui plombent la productivité nationale.
Conduite par le Projet de développement de l’élevage (Prodel) qui est financé par la Banque mondiale, cette campagne de vaccination contre la peste des petits ruminants (Ppr) a été lancée dans la localité de Nanga Eboko, située à 180 kilomètres de Yaoundé, par le ministre de l’Elevage, des pêches et des industries animales (Minepia). Dr. Taïga en a profité pour exhorter tous les éleveurs camerounais à sortir leurs bêtes afin qu’elles soient vaccinées de manière gratuite durant la première phase qui court jusqu’au 30 novembre. « Une chèvre ou un mouton non vacciné est un danger pour tous les autres petits ruminants du Cameroun », a-t-il souligné.
L’appel est important au regard de certains constats. D’après les statistiques officielles, les taux de mortalité chez les petits ruminants s’élèvent entre 20% et 50% dans le pays, principalement dus à la peste, qui peut ravager tout un cheptel si des mesures adéquates ne sont pas prises. Le premier cas de cette maladie zoonotique a été diagnostiqué au Cameroun en décembre 1985 par Dr Albert Douffisa. Depuis, elle a fait des ravages avec des impacts non négligeables aussi bien sur la productivité des éleveurs, que sur la nutrition des consommateurs et l’économie nationale.
Pour l’instant, estiment les acteurs du secteur, la vaccination est la méthode la plus efficace pour lutter contre le phénomène. Raison pour laquelle la campagne en cours est importante. Selon les espérances, elle vise 1,8 millions de petits ruminants sur trois ans, soit 600 000 en 2019 et autant pour chacune des années 2020 et 2021.
D’après le ministre de l’Elevage, « l’éradication de la menace de la peste des petits ruminants sera de nature à améliorer l’état nutritionnel des populations et à sécuriser leurs moyens de subsistance ». Chèvres et moutons sont en effet des fournisseurs de nourriture et des générateurs de revenus aux populations pauvres des villes et campagnes. En plus des produits laitiers et carnés, les ruraux y trouvent une source considérable de fumier pour la fertilité du sol.
Les forts de taux d’épizooties chez les petits ruminants induisent une faible disponibilité en viande et en produits laitiers auprès de la population camerounaise dont la consommation est estimée à 13 kilogrammes de viandes et 9,5 kilogrammes de lait par an et par habitant.
Dans cette lutte contre la peste des petits ruminants, le Cameroun rejoint la communauté internationale dont l’objectif est, selon le Programme mondial d’éradication de la peste des petits ruminants, de faire disparaître totalement du globe dette maladie d’ici 2030. Les autorités souhaitent un élargissement de l’opération de lutte intégrée à l’échelle sous régionale ; les mouvements transfrontaliers de bétails et de commercialisation des produits des animaux pouvant accentuer les maladies et fragiliser ainsi les efforts du pays.