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Électricité très poreuse pour Eneo au 1er trimestre

Le distributeur Energy of Cameroon (Eneo) reconnait dans sa note d’information trimestrielle qu’il vient de rendre publique le service électrique à sa clientèle a été de très mauvaise qualité, en raison d’incidents répétés dans le secteur, qu’il refuse d’endosser tout seul, accusant par ailleurs les segments de la production et du transport.

S’il y a un service dont les Camerounais se sont particulièrement plaints ces derniers temps, c’est bien celui de la fourniture de l’électricité. Depuis le début de l’année 2021 en cours, les coupures intempestives d’électricité se sont multipliées sur l’étendue du territoire national, et à des fréquences répétées. L’entreprise Energy of Cameroon (Eneo), le concessionnaire du service public de la distribution de l’énergie électrique au Cameroun l’a d’ailleurs reconnu dans son bulletin d’informations trimestrielles, couvrant la période allant de janvier à mars 2021. Le pic des délestages a été enregistré au mois de mars dans ses réseaux interconnectés Nord et Sud.

La porosité du service électrique dans le Réseau Interconnecté Nord (RIN) est justifiée par un déficit hydrologique sur le bassin de la Benoué, ce qui a entrainé de faibles possibilités de production de la centrale de Lagdo. « Après le transfert des groupes d’une capacité de 20 MW d’Ahala à Djamboutou et Ngaoundéré, Eneo, en accord avec le gouvernement, a poursuivi de nombreuses actions pour améliorer l’offre d’énergie dans le septentrion. Maintenance permanente pour accroitre la disponibilité de la centrale thermique de Djamboutou, installation de 4 MW supplémentaires dans la centrale thermique de Ngaoundéré ; ainsi qu’à une optimisation de la production du barrage hydroélectrique de Lagdo », souligne l’énergéticien.

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Au demeurant, la situation reste préoccupante dans le RIN en raison d’une sollicitation excessive des centrales thermiques, notamment celle de Djamboutou ; des difficultés d’approvisionnement des pièces pour la maintenance ; la chaleur rude induisant une forte augmentation de la demande, surtout dans les ménages ; du coût du carburant extrêmement élevé, avec un besoin supplémentaires de 3 milliards de F par mois. Eneo semble résigné face à cette situation, et se convainc que seul le solaire demeure une solution durable pour confronter le déficit énergétique dans la partie septentrionale du pays.

Responsabilité partagée

Il est du Réseau Interconnecté Nord comme du Réseau Interconnecté Sud. Celui-ci couvre les régions du Littoral, du Sud, du Centre, de l’Ouest, du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, et a été en proie aux coupures autant que dans le septentrion. Ici, Eneo refuse de se coltiner tout seul la responsabilité de ces désagréments, et les imputent aux autres segments du secteur, notamment ceux de la production (qui lui est par ailleurs dévolu), et du transport avec la Société nationale de transport de l’électricité (Sonatrel). En effet, le segment de la production a souffert en février de rationnement en raison d’un déficit observé sur les barrages de Memve’ele, propriété de Electricity Development Corporation (EDC), limité à 0 puis 35 MW sur 90 ; du déficit de la centrale thermique de Limbé géré par Eneo, limité à 52 MW sur 80 ; et surtout la non disponibilité des groupes électrogènes à Edéa.

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Le réseau de transport a subi de nombreux incidents et à un rythme répété courant janvier et mars, notamment sur la ligne Magombé Oyomabang, perturbant sérieusement la fourniture d’électricité dans la ville de Yaoundé pendant plusieurs jours. Il est également à noter que la ligne de transport Bafoussam Bamenda reste indisponible.

Par conséquent, cette situation a affecté le segment de la distribution, entrainant des surcharges sur certaines lignes critiques. Des câbles souterrains en défaut ont par ailleurs limité la souplesse de l’exploitation du réseau. Eneo accuse aussi des actes de vandalisme sur le réseau de distribution à Yaoundé-Sud, à l’origine du déficit énergétique dans le RIS, non sans oublier le phénomène des feux de brousse qui a détruit certaines de ses installations. Au demeurant, le concessionnaire du service public de la distribution de l’électricité indique que conformément à son plan d’investissement 2021-2022, avec la mobilisation de 100 milliards de F auprès des banques locales, les coupures devront se multiplier car, argumente-t-il, « pour améliorer le service, les interruptions de la fourniture sont inévitables ».

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