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Edito : les grands défis de 2024 – Par Émile Fidieck DP EcoMatin

Edito : les grands défis de 2024 - Par Émile Fidieck DP EcoMatin

Chers lecteurs et abonnés,

L’entame d’une année exige toujours de porter un regard vers le rétroviseur pour examiner, sans complaisance aucune, les péripéties ayant jalonné notre trajectoire durant 12 mois. Une excellente rampe pour se projeter avec la promesse optimiste de faire mieux.

En commençant par la rétrospection, EcoMatin s’est employé à honorer tous les rendez-vous éditoriaux qui ont jalonné le parcours de notre pays et de la sous-région en 2023. Grâce à un contenu dense, nous avons tenu le pari de couvrir l’essentiel des thématiques qui impactent votre quotidien. C’est ainsi que nous avons suivi le démarrage des activités de la Caisse des dépôts et consignations. Cet instrument, dont l’importance dans le financement et l’accompagnement des politiques publiques n’est plus à démontrer dans nombre de pays, était l’un des chaînons manquants de l’architecture financière institutionnelle de notre pays.

L’état de délabrement des voiries urbaines et le niveau d’insalubrité de nos villes nous a particulièrement préoccupé, en dépit, comme vous le savez, d’un arrêté du Premier ministre fixant la clé de répartition des droits d’accises sur le ramassage des ordures ménagères dans les cités.

Le régime sec imposé dans la fourniture de l’eau potable et les coupures intempestives d’électricité, la nationalisation d’Eneo, la mise en eau du barrage hydroélectrique de Nachtigal et le scandale sur les avaries constatées sur ses ouvrages, ont marqué le secteur de l’énergie et de l’eau.

La guerre ouverte au sein du Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam), à propos de sa fusion avec Ecam, qui a déteint sur le projet d’une unification du mouvement patronal, n’a pas échappé à notre vigilance. Nous avons traité ce feuilleton avec le recul nécessaire, en essayant autant que faire se peut d’éviter le piège d’un parti pris. Ces remous sont également à l’origine de la mise en berne – ô combien dommageable ! – du Cameroon Business Forum (CBF), la plateforme de dialogue entre l’Etat et le secteur privé.

Cela n’a pas empêché à cet Etat d’innover, à l’échelle de notre sous-région, en lançant avec le premier emprunt obligataire à tranches multiples de son histoire. Une opération ayant connu un relatif succès au regard de la rareté des ressources et de l’augmentation du loyer de l’argent sur les plateformes financières internationales.

Le clou aura été sans conteste le niveau record de l’inflation jamais atteint dans le pays. S’il a été stabilisé, selon le discours présidentiel de fin d’année à 6,3%, l’Institut national de la statistique (INS) l’a pondéré à 7,8%. Une situation principalement imputable à l’augmentation des prix des produits pétroliers à la pompe en début d’année dernière. Une hausse qui a ruisselé sur l’ensemble de l’économie et impacté négativement les prix à la consommation que le léger relèvement du Smig n’a pas permis de compenser, pas plus que les 5% d’augmentation salariale opérée sur le revenu des fonctionnaires.

L’on peut tout de même se réjouir du lancement des projets miniers annoncés dans le discours présidentiel de décembre 2022, notamment l’exploitation des gisements de fer de Mbalam à l’Est, de Grand Nzambi et de la Lobé, dans le Sud. En dépit du retrait du français Eramet du projet d’exploitation du rutile d’Akonolinga.

Si on peut se féliciter de la construction de 700 km de routes en 2023 au Cameroun, le Gabon se vante quant à lui d’avoir réhabilité, bitumé en 04 mois, 413 km de routes sur l’ensemble du pays.

L’arrivée de deux nouveaux opérateurs, en l’occurence Access Bank, conséquence du départ de Standard CharteredBank, et d’Africa Golden Bank, reflète le dynamisme d’un secteur bancaire qu’annonçait déjà dans nos colonnes le directeur général du Trésor et de la Coopération financière et monétaire. Moh Sylvester Tangongho indiquait qu’entre 2023 et 2030, le pays allait enregistrer l’arrivée d’une nouvelle banque en moyenne chaque année.

Le feuilleton diplomatico-judiciaire entre la compagnie téléphonique MTN et le magnat des affaires Baba Danpullo n’aura pas rendu service au Cameroun. Une actualité qui n’a pas éclipsé le feuilleton Savannah-SNH-Tchad. Après une crise diplomatique entre les deux pays, le Tchad a réussi à nationaliser les actifs de la compagnie pétrolière Esso et à reprendre la main sur les sociétés de gestion de l’oléoduc Tchad-Cameroun, Cotco au Cameroun et Totcoau Tchad. Au final, le Cameroun, via la SNH, d’une part, s’en sort avec une participation de 20% supplémentaires au capital de Cotco ; et un poste de directeur général de cette société.

Cette victoire sous-régionale fait partie de bien d’autres, notamment le rachat de la filiale congolaise de Société Générale par BGFIBank ou encore l’arrivée sur le territoire centrafricaine de Tamoil, après le retrait de Total dans la distribution des produits pétroliers. Ce qui a permis l’entrée dans le capital de l’opérateur camerounais Neptune.

Les défis en 2024 porteront sur les moyens à mettre en œuvre pour juguler l’inflation, et de la ramener à la norme communautaire (moins de 3%). Ce qui passe par une politique d’import-substitution qui va au-delà des slogans et une production plus agressive de produits alimentaires et de grande consommation. Le retour à l’équilibre dans la production et la distribution de l’eau et de l’énergie électrique permettra aux ménages et aux opérateurs économiques de s’abriter des désagréments de toutes sortes. S’agissant des voiries urbaines et de l’insalubrité, il faudra donner corps au discours présidentiel.

De même que le pays devra se doter d’un patronat fort, à même de relancer le dialogue avec le secteur public. Pour mettre en œuvre nombre de politiques publiques, l’Etat va devoir résoudre l’équation du financement de son déficit et de ses besoins financiers. Il en est de même pour la mise en œuvre de la Couverture santé universelle.

Digital, Cemac, Classements, Finance Week…

Pour suivre avec passion et professionnalisme cette actualité plurielle, EcoMatin franchit et consolide un palier, en se positionnant désormais comme un média de la CEMAC avec pour siège social le Cameroun. Etant en plein maillage communautaire et en tant que journal de la CEMAC, il se donne pour objectif de couvrir et de donner du sens à tous les grands moments de la vie économique et financière de la sous-région.

Pour rendre cette démarche conforme à nos objectifs, la stratégie éditoriale 2024 sera basée sur le digital. Notre démarche s’appuie sur le triplement de la communauté des internautes qui suivent le journal sur les différents réseaux sociaux et le site internet. Cela passe par l’élaboration d’une nouvelle charte graphique, une opération à laquelle ces publics seront consultés pour donner leur avis sur cette nouvelle identité visuelle. L’option digitale nous permettra d’étendre notre positionnement et d’affronter de grands défis avec plus de sérénité, de rationalité et de maîtrise. Comme par le passé, nous comptons sur votre engagement à nos côtés pour le développement de toutes ces initiatives qui nous amèneront à franchir un pas de plus vers davantage de modernité et d’efficacité.

Ainsi, en plus du numérique, EcoMatin va lancer la saison des magazines trimestriels, qui renseigneront à suffisance sur les grandes thématiques communautaires et les défis qu’affrontent la CEMAC et ses Etats membres. Le déploiement de cette stratégie nous a amené à nous implanter au cœur de l’Europe, afin de toucher un large spectre de décideurs et de communautés de lecteurs, et dedonner à voir sur les mutations institutionnelles, économiques et financières de la sous-région.

2024 consacrera également la deuxième édition de la FINANCE WEEK déjà en préparation. L’accompagnement institutionnel dont l’évènement bénéficiera cette année sera plus fort, mieux élaboré et structuré, permettant de l’adapter à la nouvelle configuration éditoriale du journal. C’est en cela que les décideurs et institutions communautaires sont annoncés au Tagidor Hotel de Bangou, du 27 au 29 septembre 2024, dans le cadre de ce rendez-vous de la finance en zone CEMAC. Nous en profitons pour exprimer notre profonde gratitude à tous ceux qui ont accompagné l’organisation de la récente édition et dont le succès et la réussite nous ont encouragés à aller de l’avant pour que Bangou et le Tagidor Garden Hotel, deviennent le DAVOS de la Finance en CEMAC.

La même rigueur va encadrer l’élaboration du classement EcoMatin des banques qui, cette année, devient « Classement EcoMatin des Banques de la CEMAC». Nous savons compter sur toutes les institutions bancaires et associations de professionnels du secteur qui n’ont ménagé aucun effort pour aider nos équipes à l’élaboration de ce document de référence.

L’équipe d’EcoMatin se joint à moi pour vous adresser nos vœux de bonne et heureuse année 2024. Nous vous souhaitons de vivre, à travers les colonnes d’EcoMatin tabloïd, du magazine et sur les différentes plateformes de réseaux sociaux et le site internet relooké, une aventure éditoriale exaltante.

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