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Domaines et fonciers : la Diaspora veut son lot de terrain

Un Forum a été organisé à l’Assemblée nationale dans le but d’aider les Camerounais vivant à l’étranger à investir au Cameroun. Zoom sur les propositions des acteurs de ce secteur.

Selon une étude du Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud) réalisée en 2017, la diaspora camerounaise a apporté au Cameroun, 185 milliards de F Cfa. Des chiffres inférieurs à la réalité selon le Directeur général de la Société immobilière du Cameroun (Sic), puisqu’une partie des transactions ne circule pas via les canaux officiels. Toutefois, selon Ahmadou Sardaouna, ces transferts d’argent ne profitent pas au secteur du logement. Plusieurs raisons justifient cette situation : « lourdeurs administratives, opacité des procédures, système bancaire peu intégré, système de gestion foncière inefficace, escroquerie foncière avérée, manque de confiance entre les acteurs entre les acteurs de la promotion immobilière, insuffisance des investisseurs, ignorance par la diaspora des procédures qui existent etc. »

Une situation sur laquelle la Sic espère influer en mettant sur pied une plateforme diaspora-logement, « de concert avec les ambassades pour documenter leurs préoccupations et les facteurs de localisation  des projets à réaliser et d’accompagnements pour ceux ayant entrepris des constructions ». Elle entend en outre « mobiliser la diaspora pour le financement de l’habitat de concert avec le Cfc (Crédit foncier du Cameroun) ou d’autres partenaires nationaux à travers des « Obligations de la diaspora ».

Propositions de la Maetur 

La Mission d’aménagement et d’équipement des terrains urbains et ruraux (Maetur) était également à l’Assemblée nationale ce jour. Son lot de propositions repose sur un programme entrepris aux côtés de l’organisme international Onu Habitat. Ces derniers proposent à la diaspora : « la réservation d’un ensemble de parcelles pour la diaspora dans les lotissements Maetur ; la création de lotissements spécifiques pour la diaspora  en fonction de la demande des groupes organisés, l’accompagnement des membres de la diaspora dans la sécurisation juridique de leurs terrains acquis soit auprès de la Maetur, soit auprès des tiers, le partenariat avec des entrepreneurs de la diaspora pour le développement des projets divers au Cameroun, la réactivation des représentations de la Maetur  et la création de nouvelles dans certains pays étrangers hébergeant des communautés importantes de Camerounais ; l’amélioration des systèmes de transfert de fonds et de paiement électronique pour le règlement du prix des parcelles ; l’assistance dans la mise en valeur des lots acquis à la Maetur, la mise en place d’un bureau (Point focal) diaspora à la Maetur ». Cet organe compte ainsi sur les investissements de la diaspora pour l’aider au cours des 20 prochaines années à atteindre certains de ses objectifs. Notamment l’aménagement chaque année de 6000 hectares de terrains pour produire 125000 parcelles correspondant à 375000 logements.

Prêts à la diaspora

Le Crédit foncier du Cameroun (Cfc) fait partie des acteurs intervenants dans le secteur des domaines et du foncier au Cameroun. Le CFC demande au gouvernement de renforcer ses capacités financières afin de rehausser le taux des prêts accordés à la diaspora. « Depuis 2018, la loi des Finances plafonne le reversement  de la contribution au CFC à hauteur de 10 milliards de  par an, le reste étant orienté vers de  nombreuses sollicitations prioritaires du gouvernement. Or la moyenne annuelle des accords de prêts du CFC  sur la période allant de 2012  à 2020 s’élève à 17 milliards de F Cfa dont 1,2 milliards pour la diaspora soit 7,1%. Pour contribuer efficacement au financement des projets immobiliers de la diaspora, il conviendrait de rehausser ce plafond de la contribution à reverser au CFC à hauteur de 15%» a plaidé le Directeur général du CFC, Jean Paul Missi.

En rappel, ce Forum a été organisé par le Réseau des parlementaires Diaspora coopération décentralisée  et transfrontalière ‘Rep-Cod). « Il faudrait que des dispositions de facilitation soient prises dans tous les secteurs d’activité et dans tous les domaines par le gouvernement et qu’elles soient bien expliquées et bien connues de nos compatriotes…Nos compatriotes de la diaspora souhaitent avoir un lopin de terre sécurisé chez eux pour y faire construire qui un logement, une industrie, des bureaux ou un commerce » a indiqué le président de ce Réseau, l’honorable Louis  Henri Ngantcha. 

René Ombala

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