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Banques et Finances

Devises : la CEDEAO envisage se séparer du FCFA en 2020

Les dirigeants de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont formellement adopté le nom d' «Eco » pour leur projet de monnaie unique dont ils souhaitent la création dès 2020.

Le sommet de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) qui s’est tenu samedi 29 juin à Abuja, au Nigeria, a été l’occasion de faire le point sur l’« Eco », la monnaie unique que les quinze pays de ce bloc régional projettent de lancer en 2020. Les obstacles sont en effet nombreux. Pour ce faire, huit pays devront en effet abandonner le franc CFA et sept autres leur monnaie nationale. Dans son communiqué final, le sommet « réaffirme l’approche graduée (pour l’adoption) de la monnaie unique en commençant par les pays qui atteignent les critères de convergence ». 

Parmi ceux-ci, les principaux sont la création de réserves de change couvrant au moins trois mois d’importations ; un déficit budgétaire inférieur à 3 % du PIB ou encore une inflation inférieure à 10 %. Concrétisation du rêve des panafricanistes partisans de l’abandon du franc CFA, l’adoption de la future monnaie unique ouest-africaine devra cependant faire face à de nombreux obstacles. Selon le document issu de la réunion de mi-juin à Abidjan, le modèle de la future banque centrale devrait être fédéral et le régime de change retenu sera flexible, avec un ciblage de l’inflation globale comme cadre de politique monétaire. Par ailleurs, les pays ont jusqu’au 29 octobre pour transmettre à la Commission de la Cedeao leurs programmes pluriannuels de convergence pour la période 2020-2024.

Certains experts doutent pourtant de la capacité des États à respecter ces critères de convergence. Selon certains analystes, la création d’une monnaie unique apparaît comme prématurée et aurait des conséquences incertaines. « Ce serait se lancer dans le vide », considère ainsi Ndongo Samba Sylla, économiste à Dakar au sein de la fondation Rosa Luxembourg. De son côté,Abdourahmane Sarr, ancien expert monétaire au Fonds monétaire international, estime pour sa part qu’il « s’agit d’un choix politique » avec « les conséquences à subir par les générations future ». « La feuille de route sera suivie. La convergence dépend des efforts que fera chaque pays pour respecter les critères. C’est un aspect essentiel et fondamental », avait pour sa part assuré Jean-Claude Brou, le président de la Commission de la Cedeao.

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