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Conjoncture

Développement rural: le gouvernement met à louer des engins pour les agriculteurs du du département du Noun

En remettant ces équipements aux organisations des producteurs, le ministre de l’Agricole et du développement rural a fait savoir que ce geste du gouvernement vise non seulement à professionnaliser le monde rural mais surtout à augmenter la production et la productivité des bénéficiaires.

Jeudi 4 août 2022, Gabriel Mbaïrobe, ministre de l’Agriculture et du développement rural (Minader), a mis des engins agricoles à la disposition de 8 organisations paysannes du département du Noun (Ouest), regroupées en sociétés coopératives. Il s’agit de douze tracteurs d’une puissance de 90 chevaux dotés de plusieurs accessoires dont les charrues à quatre stocks et des pulvérisateurs de 12 à 16 disques pour les labours en tout terrain. Des remorques d’une capacité de 12 tonnes chacune, attelés aux tracteurs pour le transport des produits agricoles ont été également remis à ces organisations paysannes. «Ça fait sept ans que nous sommes dans le projet. Actuellement, nous sommes à la phase qui confirme ce qui nous a été promis. Cette phase confirme également que les objectifs seront atteints parce que la mécanisation va prendre de l’envol, ainsi que l’agriculture à partir d’aujourd’hui», salue Yacouba Lipe, président du Conseil d’administration de la société coopérative des maïsiculteurs de Magba.

Dotation d’amortissement exigée.

Selon les explications fournies par le ministère chargé de l’Agriculture, ces tracteurs agricoles mobilisés par le gouvernement ne sont pas offerts gracieusement aux agriculteurs des localités concernées par le projet de développement rural du Mont Mbapit. Pour les utiliser, ces derniers vont devoir verser un petit acompte, représentant des frais de location «Ces équipements relèvent du patrimoine de l’Etat dont les coopératives assureront l’exploitation sur la base des conventions. Ils feront l’objet de location aux producteurs à des prix incitatifs dans le cadre d’une gestion saine, rationnelle garantissant à la fois leur rentabilité et leur durabilité. En ce qui concerne le ministère de l’Agriculture et du développement rural, nous prenons toutes les dispositions utiles et réglementaires à travers nos collaborateurs et nos représentants sur le terrain afin d’assurer une bonne utilisation de ce matériel et surtout une bonne gestion et la maintenance des équipements aujourd’hui rétrocédés. Il s’agira plus précisément d’examiner et approuver les comptes d’exploitation et de centraliser les données d’exploitation, d’analyser, d’harmoniser et de proposer les prix de location ainsi que la grille des coûts d’exploitation et de gestion et de veiller surtout à leur application, de formuler des propositions pour le développement des pouls d’engins et des machines exploités», a révélé Gabriel Mbairobé.

Et d’ajouter « qu’au regard de ces exigences de pérennisation, un prélèvement sera opéré sur les ressources de location de ces engins et machines agricoles et reversé dans un compte ouvert à cet effet auprès d’un établissement financier de premier ordre pour constituer la dotation d’amortissement qui permettra à termes de renouveler ce matériel ».

Centres commerciaux ruraux.

En dehors de cet appui en équipements, le gouvernement a également construit Dans chacune des huit coopératives, un complexe socioéconomique qui comporte non seulement un bloc administratif hangar technique, mais également une unité de transformation de chaque spéculation (le maïs, le manioc, l’huile de palme, les maraîchers et le riz). «À côté de cela, nous avons donné aux producteurs des tracteurs, des motoculteurs, des moulins à maïs, des concasseurs de noix et des pressoirs d’huile. C’est dire à quel niveau le gouvernement entend non seulement professionnaliser le monde rural mais surtout augmenter la production et la productivité des agriculteurs pour leur permettre d’avoir un revenu décent qui rémunère le travail qu’ils font sur le terrain », a indiqué le membre du gouvernement.

En outre, des centres commerciaux ruraux ont également été érigés dans les huit coopératives d’implémentation du projet de développement rural du mont Mbappit à savoir: Bangourain, Foumbot, Koutaba, Kouoptamo, Magba, Malantouen, Massangam et Njimon. «ces complexes fonctionnels comportent chacun des bureaux administratifs de la coopérative et une salle de réunion équipée de mobiliers et de matériels informatiques, un magasin de stockage, un hangar d’exposition des produits agricoles, une plateforme d’entreposage des engins agricoles, une guérite de sécurité, des blocs de toilettes modernes, un forage doté de pompes à motricité humaine et un système d’approvisionnement en énergie photovoltaïque », a décrit Amadou Kpoutoug Bounkouo, coordonnateur du projet de développement rural du mont Mbappit.

Bilan

En dépit du retard de deux ans accusé au démarrage, le projet de développement rural du mont Mbappit phase II (Pdrm II) affiche au 4 août 2022, un taux d’exécution physique de 80%. L’évaluation récente de ce projet par une mission de la Banque islamique de développement (Bid) a donné satisfaction au bailleur de fonds, si l’on s’en tient aux propos tenus par Amadou Kpoutoug Bounkouo, coordonnateur dudit projet. En conséquence, le délai de clôture a été prorogé de douze mois pour permettre l’achèvement de nouvelles réalisations validées la Bid. Il s’agit notamment de l’augmentation des superficies aménagées dans les bas-fonds du mont Mbappit, ainsi que la construction d’un centre de facilitation du commerce agricole à Foumban.

Le Pdrm II est le fruit de la coopération entre le Cameroun et la Banque islamique de développement à travers un prêt contracté en 2006. Il a pour objectifs de contribuer à la lutte contre la pauvreté et l’amélioration de la sécurité alimentaire des populations rurales du département du Noun tout en assurant une gestion durable des ressources naturelles. La mise en œuvre réussie de cette phase peut se démontrer à travers l’augmentation significative de la production, le désenclavement des zones de production par la réhabilitation ou la construction des pistes de desserte et surtout l’amélioration des conditions de vie en milieu rural. Pour cette 2ème phase du projet, il s’agit de la consolidation des activités dans les zones actuelles et l’extension dudit projet pour couvrir tous les arrondissements du Noun.

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