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Développement local : batailles pour le contrôle du Pndp

La structure, après 18 ans d’années d’existence, se prépare à la clôture de ses financements obtenus des bailleurs de fonds multilatéraux sur fond de convoitise et de manœuvres pour le contrôle d’une nouvelle entité dont la création vise à émanciper l’ancienne de la tutelle du ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire pour la placer sous la tutelle du ministère de la Décentralisation et du développement local.

En juin 2022, le Programme national de développement participatif (Pndp), va clôturer plusieurs financements multilatéraux notamment le financement additionnel de la Banque mondiale sur fonds du guichet IDA18. En plus de ces fonds, il va également clôturer la mobilisation des ressources issues du 11ème Fonds européen de développement en août 2022 tandis que celles du C2D seront coupées en décembre 2022. La boucle sera bouclée en mars 2023 avec les fonds « Minka » de l’Agence française de développement. Ces informations ont été communiquées par la coordonnatrice du Programme national de développement participatif (PNDP), Marie Madeleine Nga. Pour elle, la fermeture de la structure est la conséquence de l’irrespect des règles et des valeurs mises en place par la structure.

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La structure lancée en 2004 officiellement est née de la volonté de la Banque mondiale d’outiller les structures locales et de planifier les désidératas des populations à la base et planifier la réalisation de leurs besoins. Car, il n’est pas question que les pays pauvres qui sollicitent des appuis financiers du Guichet IDA de cette institution continuent à investir sans prendre en considération ces besoins. D’où le début de l’instruction du PNDP via le Programme national de vulgarisation et de recherche agricoles (PNVRA). «L’instrument est créé officiellement en 2004 et orienté vers les communes rurales qui n’ont pas d’expérience encore moins d’expertise en matière de planification comme c’est le cas pour les conseils régionaux en ce moment», souffle-t-on au PNDP où la coordonnatrice indique qu’il était question d’avoir une expression des besoins contextuels pour que le développement soit une réalité partagée.

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Au terme de 18 années d’existence, le PNDP revendique 7000 infrastructures sorties des plans communaux de développement et créé 10000 emplois dans les mairies. Parmi ces projets, il faut compter 900 infrastructures dédiées aux réfugiés dans les régions où il y a un flux de réfugiés.

L’amélioration du cadre juridique et réglementaire. Avec tous ces résultats, pourquoi fermer si tant est que les problèmes planification se posent encore avec acuité dans les communes et conseils régionaux ? Faillite ou échec de politique publique ? «Nous ne sommes pas tombés en faillite. Nous n’avons pas fermé à la va- vite parce qu’il y a une situation d’urgence. Mais véritablement, il est question de clôturer les financements jusqu’à échéance. Les choses sont très claires, très précises, planifiées, organisées et il s’agit de les réaliser de manière harmonieuse, paisible, rigoureuse », explique la coordonnatrice.

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Mais, au-delà de cette réponse soporifique, la coordonnatrice, sans désigner le coupable de la fin d’activité du PNDP, énumère des crocs-en-jambe. «Nous avons mis en place des valeurs, premièrement la performance, la subordination, la discipline, c’est-à-dire que dans une maison, il y a des fenêtres, des portes et si vous passez par la fenêtre, vous êtes un transgresseur. Donc il est question de discipline. Troisièmement, c’est la fidélité, la loyauté à savoir que nous sommes tous dans une barque et si vous faites des trous dans la barque, on va couler ensemble. Et quatrièmement, la bonne gouvernance qui repose sur l’éthique et l’intégrité ; et la cinquième valeur, c’est le team spirit, l’esprit d’équipe. Cela n’est pas propre uniquement aux footballeurs c’est-à-dire que nous sommes tous compétents dans un domaine mais il est question d’être complémentaire», gueule la coordonnatrice.

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Une source au sein du ministère de l’Economie indique que le PNDP est victime de batailles de positionnement de certains anciens de l’ex-direction des collectivités territoriales décentralisées. «Dès qu’on a créé le Minddevel (en mars 2018, Ndlr), les fonctionnaires de l’ancienne direction des Collectivités territoriales décentralisées ont estimé que c’est leur tour de contrôler une société publique ou un Etablissement public administratif. D’où l’instruction en ce moment d’un PNDP bis version tutelle Minddevel», indique une source proche du dossier au ministère de l’Economie.

Au Minddevel, l’on indique que le développement local n’est pas l’affaire du ministère de l’Economie bien que les questions de planification se posent encore dans les mairies et les conseils régionaux. «C’est de bonne guerre que les questions de développement local soient suivies par le ministère dédié », indique-t-on tout juste sans confirmer ni infirmer le désir de contrôler la nouvelle en création dans ce département ministériel.

Batailles : l’arbitrage du chef de l’Etat attendu

Selon la presse locale, les bailleurs de fonds se retirent pour ne pas voir pérenniser ad vitam aeternam un projet ou un programme dont la durée de vie est courte par essence, et les missions ponctuelles. Mais, en plus du retrait des bailleurs de fonds qui souhaitent voir l’érection d’une entité publique pérenne, style agence gouvernementale, les appétits et la gourmandise de certains fonctionnaires ont éclaté au Minddevel où on est, de source proche du dossier, en train de monter une entité propre qui va dépendre de ce ministère. Au sein de la structure, l’on ne comprend pas l’empressement de certaines administrations à vouloir à tout prix mettre de côté ou faire oublier l’action du PNDP auprès des communes. «Les exécutifs municipaux sont les têtes de proue des mairies. Si on recrute du tout-venant au poste de maire ou adjoint, il faut deux à trois ans pour ces personnalités de savoir dans quelle aventure elles se sont embarquées. Et deux ans après il reste peu de temps pour réaliser les promesses électorales. D’où la nécessité pour les mairies de disposer d’un outil étatique pour les accompagner durant les mandats », explique-t-on au sein de la structure.

Raison pour laquelle, l’on se tourne vers l’arbitrage du chef de l’Etat afin de mettre un terme au plan ourdi par certains afin de faire main basse sur cette structure en créant une autre qui dépendra exclusivement du ministère de la Décentralisation.

«Ce qu’il reste à faire, c’est qu’un politique prenne le taureau par les cornes en disant que tout ce que le PNDP a fait c’était pour traduire en actes les orientations politiques du chef de l’Etat: d’où la création d’une entité. Et dès qu’elle est créée, elle tuera dans l’œuf le projet en gestation au Minddevel», souffle-t-on dans les milieux du pouvoir. Car, l’idée au sein du PNDP n’est pas de s’opposer à la création d’une entité étatique à même d’accompagner les communes, «mais c’est l’ardeur que certains mettent à mettre de côté et à faire oublier le bilan du Programme.» «La froideur étatique voudrait que l’observe le choix que fera le chef de l’Etat. Il a des orientations précises à ce sujet », explique une source proche de la présidence de la République.

Au bout de 18 ans, plus de 188 milliards de Fcfa ont été injectés dans le Programme soit 98,1 milliards de FCFA de l’AFD et 90 milliards de FCFA de la Banque mondiale. La Banque mondiale a financé le processus rédactionnel de plusieurs projets de décrets et d’arrêtés sur les emplois communaux, la fiscalité locale, etc. «C’est pour cela que le PNDP a beaucoup travaillé avec le ministre délégué auprès du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation en charge de la Décentralisation sous l’ère de Sadi René, ministre d’alors», explique un cadre de la structure.

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