Développement durable : un réseau parlementaire veut booster l’économie circulaire
Ce regroupement d’élus de la nation naît de la prise de conscience de l’urgence d’une nouvelle problématique de développement qui s’appuie sur le fait que le déchet, matière première secondaire, génère des nouvelles ressources sur lesquelles peut s'appuyer une économie.
Le parlement camerounais s’est enrichi depuis quelques mois d’un nouveau regroupement. Il s’agit que du réseau parlementaire pour l’économie circulaire (Repec) créée en septembre 2020. L’association veut attirer l’attention des acteurs du public et du privé sur les bien-fondés de l’économie circulaire. « Nos déchets ne doivent plus finir dans les décharges. Ils doivent être transformés en matière première secondaire réutilisable », affirme le député Ngala Gérard Ndombang, président du Repec. Le Repec entend mener des discutions avec les entreprises brassicoles et la société Hygiène et salubrité du Cameroun (Hysacam), sur l’intégration du recyclage au cœur des processus de gestion des déchets. Tout comme le réseau veut compter sur les collectivités territoriales décentralisées. « Il convient de noter que les communes sont plus proches des ménages et des PME. Et en cela, elles ont plus de facilité à organiser et gérer l’élimination des déchets, organiser la collecte ainsi que la création des petites usines de recyclage de ces derniers», explique le président du Repec.
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Ce réseau voit le jour alors que le gouvernement s’attèle depuis quelques années à mettre en place une bourse nationale des déchets. Pour le moment, le ministre de l’environnement de la Protection de la Nature et du Développement Durable (Minepded), Pierre Hele, indique qu’il s’agira d’une « société privée relevant du Droit Ohada, avec un apport de l’Etat pour garantir sa crédibilité et son fonctionnement ». C’est le consensus auquel le groupe de travail interministériel y relatif est parvenu fin 2018. Créé le 26 décembre 2017 par le Premier ministre, ce groupe de travail était chargé d’examiner les modalités de restructuration du système de collecte et de transformation des déchets dans les centres urbains. Selon des sources proches du dossier, le projet de bourse nationale des déchets est désormais soumis à la sanction de la « Très haute hiérarchie » [la présidence de la République, Ndlr], après sa finalisation début 2019 au niveau des Services du Premier ministre.
Mine d’or
La création d’une bourse nationale des déchets est la principale recommandation des premières assises nationales sur les déchets, tenues à Yaoundé du 27 au 28 avril 2016. Il s’agissait de mettre sur pied une plate-forme physique et électronique pour la collecte, la vente, l’achat et la transformation des déchets solides. Il était aussi question de créer un service de mise en ligne mettant en relation l’offre et la demande des déchets susceptibles d’être valorisés. Une fois opérationnelle, le gouvernement espère que la future bourse nationale des déchets permettra de relever le niveau de collecte des déchets solides dans les villes et de générer des emplois pour les jeunes. Dans la ville de Yaoundé, seulement 30% des 1800 tonnes des déchets journaliers sont collectés.
Selon le ministère camerounais de l’Urbanisme et de l’Habitat, 4148 tonnes de déchets sont produites par jour au Cameroun. Pour Jules Raymond Ngambi, environnementaliste à l’université de Dschang, il s’agit là d’une niche d’emplois pour de nombreux jeunes qui est ouverte à travers la collecte la réutilisation, ou recyclage de ces déchets. Plusieurs communes du Cameroun ont déjà dans ce sens formé des dizaines de jeunes à la transformation des emballages plastiques en pavés.
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