Dette intérieure : le Minfi débloque 8 milliards FCFA pour payer la dette des PME « tombées dans le clos »
Le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, a autorisé la prise en charge des prestations réalisées par les Petites et moyennes entreprises (PME) et n’ayant pas été prises en compte dans le budget des années précédentes (2013 à 2018).
Le règlement de la dette de l’Etat vis-à-vis des PME se poursuit. En collaboration avec le ministère en charge de l’Economie (Minepat) et en liaison avec les autres départements ministériels, le ministre des Finances (Minfi) informe avoir procédé, entre mars et avril 2019, à l’inventaire des prestations réaliser par les PME. Il s’agit des Petites et moyennes entreprises n’ayant pas été prises en compte dans le budget des années antérieures (2013 à 2018).
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A l’issue de cet inventaire, Louis Paul Motaze a autorisé, par décision N°19/2616/D/MINFI/SG/DGB/DPB/CCC du 22 juillet 2019, la prise en charge à hauteur de 8 milliards FCFA. Ces dépenses étaient même déjà « tombées dans le clos » c’est-à-dire engagées mais non ordonnancées par l’Etat et « souvent pour des raisons indépendantes de ces PME». Par conséquent, l’ancien ministre de l’Economie invite les entreprises répertoriées dans la dite décision à prendre l’attache des services financiers des maîtres d’ouvrages concernés pour transmission des pièces justificatives de leurs créances à la Direction générale du budget.
Par ailleurs, le Minfi indique que l’apurement des restes à payer par le Trésor public des exercices 2018 et antérieurs se poursuit. A ce titre, apprend-on, le montant des règlements effectués à fin juin 2019 se chiffre à 269,33 milliards FCFA. Ce montant concerne également les liquidations opérées jusqu’au 31 décembre 2018. A en croire le membre du gouvernement, « le paiement des liquidations postérieures à cette va se poursuivre ». L’objectif étant de ramener les délais de paiement à moins de 90 jours après la date du service fait, conformément à la réglementation en vigueur dans la zone Cemac.
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Il faut rappeler que les véritables PME au Cameroun représentent plus de 90 % du tissu économique du pays. D’après l’Institut national de la statistique (INS), elles contribuent à près de 35 % du Produit intérieur brut (PIB) du pays. Selon les études, la durée de vie des PME excède rarement 10 ans, conjonctions de plusieurs facteurs, dont l’absence des financements bancaires pour consolider l’activité et le manque de moyens financiers. « Le non-paiement de la dette intérieure impacte négativement les performances des entreprises camerounaises en général et les PME en particulier. Nous continuons à dialoguer avec l’État car nous pensons que c’est d’abord un problème de volonté politique et nous ne désespérons de le convaincre. Des PME prospères, c’est plus de croissance inclusive, plus de richesses pour le pays, plus de moyens pour l’État, et plus d’emplois pour les camerounais », nous confiait Protais Ayangma, président du regroupement patronal des E.Cam au cours d’une interview.