Dépenses publiques : la masse salariale va augmenter de 55 milliards en 2022
Cette augmentation de 5,1% en glissement annuel est relative à la poursuite de la prise en charge des nouveaux recrutements de personnels à la fonction publique et dans les forces de l’ordre.
Pour l’année 2022, les dépenses des agents de l’Etat se chiffrent à 1 124,8 milliards de FCFA contre 1 069,826 milliards de FCFA en 2021. Cette enveloppe est en hausse de 55 milliards de FCFA en valeur absolue et 5,1% en valeur relative. L’augmentation des dépenses du personnel de l’Etat est dans l’ensemble attribuée à la masse salariale qui se chiffrait à 1 064,6 milliards de FCFA en 2022 contre 1009,3 milliards de FCFA en 2021. Ceci est dû, selon le projet de Loi de finances 2022, à «la poursuite de la prise en charge des nouveaux recrus à la fonction publique et dans les forces de l’ordre». Dans cette enveloppe, explique le projet de Loi, les ressources destinées aux paiements des primes, indemnités et gratifications diverses aux agents de l’Etat ont été maintenues comme en 2021 à 59,2 milliards de FCFA. « Impliquant ainsi un effort de rationalisation de la part des différentes administrations pour prendre en compte leurs besoins nouveaux dans cette catégorie de dépenses », note la Loi.
L’analyse de l’évolution des dépenses de personnel au cours des 10 dernières années permet de relever que la masse salariale effectivement payée aux agents publics dans le budget de l’Etat croit annuellement et représentent plus de 5% du PIB. Tenez, entre 2006 et 2017, le volume des salaires payés a connu une progression annuelle plus rapide (7,8%) que la croissance moyenne des recettes fiscales (7,5%). Cette situation contribue à dégrader le ratio de soutenabilité qui est passé de 34,7% en 2006 à 38% en 2017. De 38,0% en 2017, ce ratio s’est établi à 37,4% au terme de l’année 2019. Cependant, l’effectif des personnels recrutés par voie de concours spéciaux (non encore pris en solde), a fortement augmenté en 2019 et au cours des cinq premiers mois de l’année 2020. Ce qui va induire dans les années à venir une hausse de la masse salariale dégradant davantage le ratio de soutenabilité fixé par la Cemac. Fort de ce constant, le gouvernement multiplie des actions dans le but de résoudre ce problème vertigineux, à l’instar de l’assainissement du fichier solde de l’Etat. Néanmoins, les résultats semblent toujours être loin des objectifs fixés.