Décideur : Emmanuel Néossi, patron de la transformation du cacao made in Cameroun
Visionnaire, leaders ou audacieux ? Les trois sans doute. Emmanuel Néossi dirige aujourd’hui l’une des unités industrielles les plus importantes au Cameroun, en sous-région voir en Afrique. L’homme d’affaire est le promoteur de NEO Industry, usine de transformation des fèves de cacao. Elle a été inaugurée vendredi 26 avril 2019 à Kekem département du Haut-Nkam, région de l’Ouest, en présence du Premier ministre, chef du gouvernement, Joseph Dion Ngute. Née dans cette localité il y a 46 ans, l’industriel Emmanuel Néossi réalise ainsi un rêve d’enfance qui vient de se concrétiser. « J’ai grandi dans les plantations de cacao, c’est là que m’est née la passion pour sa fève », résume le jeune patron. Surnommé « Monsieur cacao », il justifie le choix du site de Kekem, son village natale, qui paradoxalement n’est pas une zone industrielle, pour lutter contre l’exode rurale des jeunes. «Mon objectif est de permettre à mes frères de rester ici, d’avoir le boulot au lieu d’aller en ville pour ne rien faire », assure-t-il.
Pour mettre sur pied Neo Industry, Emmanuel Néossi a concocté un investissement d’un montant total de 54 milliards FCFA, avec un financement de l’État camerounais de l’ordre de 1,2 milliards FCFA. La capacité de traitement de l’unité industriel de Kekem est d’environ 32 000 tonnes de fèves de cacao par an. Elle représente 10% de la production nationale annuelle évaluée à près de 300 000 tonnes. Le projet de l’homme d’affaires a pu créer 825 emplois directs et 2000 emplois indirects. Décoré grand officier de l’ordre du mérite camerounais, le PDG de Neo Industry tient à dire aux jeunes de retrousser les manches et de se mettre au travail. « Ce n’est pas un miracle. Emmanuel Néossi n’est pas un miracle. C’est le travail. Il faut oser, il faut croire en son projet, en ses ambitions, croire en son pays, oser et avancer. Tel on croit en son pays, on ose, on réussit », indique-t-il.
A Kekem, il a bâti l’entreprise sur une superficie de 4,5 hectares. Il soutient que la réalisation de cet investissement participe d’une volonté de promouvoir l’industrialisation du pays et le Made in Cameroon. Avec 13% de taux de broyage des fèves de cacao en 2010, le Cameroun, qui a actuellement un taux de broyage évalué à 32% avec l’entrée en scène de Neo industry, espère atteindre la barre de 40% d’ici 2020. Son promoteur a l’ambition de devenir un des plus importants broyeurs de cacao au monde. D’ailleurs à court terme, il entend ériger une chocolaterie afin de fabriquer les tablettes de chocolat de même que la pâte à tartiner.