De nouveaux licenciements au sein de Yoomee S.A
Après l'échec de la rencontre de conciliation placée sous l'égide du ministère du Travail et de la Sécurité sociale, la direction générale de l'entreprise de télécommunications hausse le ton.
Le bras de fer entre l’entreprise Yoomee S.A et une partie de ses employés vient de franchir un nouveau cap. La direction générale de l’entreprise de télécommunications a décidé de se séparer de certains agents en conflit ouvert avec le top management de la société. Ces derniers sont accusés de fraude et de vente illégale de produits Yoomee S.A. Ce qui leur vaudra par la suite une convocation devant le commissariat du 4ème arrondissement où ils seront élargis pour «fait non-établis».
La tension a atteint son pic ce 14 avril 2020. Le directeur général de Yoomee S.A avait été convoqué par la déléguée régionale du travail et de la sécurité sociale pour le Littoral, Adèle Eboa Adèle. Motifs, «arriérés de salaire, assurance maladie, Cnps, salaires fixes et variables». Les employés courroucés ont égrené dans une plainte sous forme de mémo, les principaux griefs à l’endroit de l’entreprise et ses dirigeants : «manquements, non-respect des clauses contractuelles, révision des contrats, et régularisation salariale». Ils réclamaient par conséquent, «le paiement intégral des arriérés de salaire, le versement des primes d’assurance maladie aux employés ainsi qu’à leur famille, le paiement des allocations familiales et des congés-maternités, et la révision tripartite des contrats». Au final, la concertation tripartite s’était achevée en queue de poisson. Yoomee S. A et les employés demandeurs, campant sur leurs positions respectives.
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La direction générale est d’ailleurs passée à la vitesse supérieure en se séparant ce 20 avril 2020, de 3 employés : «nous avons été virés car nous avons refusé de signer un nouveau contrat qui revoyait à la baisse nos salaires», s’est exprimé l’un des agents. Yoomee S.A est a en effet engagé depuis 2019 un plan de restructuration douloureux pour ses employés, obligés de «consentir à des sacrifices financiers ou de céder le poste», explique une source en interne.
La direction générale nie toute chasse aux sorcières : «Yoomee mobile se réinvente et innove afin de répondre aux attentes de la génération androïde afropolitaine. A cet effet, une restructuration et le recrutement des centaines de jeunes diplômés ouverts d’esprits, talentueux et passionnés de travail sont en cours au Cameroun. Nous ne pouvons plus continuer à payer des employés qui n’atteignent pas leurs objectifs ou se tournent les pouces au bureau», confie un responsable de l’entreprise.
Les licenciements de ce mois d’avril 2020 interviennent après une première vague observée en décembre 2019. Les employés en sursis redoutent déjà d’ailleurs d’autres licenciements. Créée en 2011, YooMee Cameroun Sa c’est plus de 1000 employés permanents, plus de 500 agents commerciaux, indépendants, 30 boutiques directes, 12 shop-in-shops, plus de 80 boutiques indirectes, de milliers de call-boxes et intermédiaires commerciaux.
L’entreprise dont le président du groupe est Jacques Ndjamba est actuellement dirigée de manière intérimaire par Jules César Lengue. Yoomee S.A a été pionnière du haut débit sans fil au Cameroun, avant de se positionner dans la téléphonie mobile. C’est le 25 août 2017, que Yoomee, opérateur internet devient opérateur de téléphonie mobile. L’opération aura nécessité plus de 10 milliards de Fcfa d’investissement, pour plus de 2000 emplois directs et indirects crées. Le nouvel opérateur majoritairement à capitaux ivoiro-suisse accueillait dans le cadre de cette opération, des actifs essentiellement camerounais. Avec pour objectif, d’investir dans un réseau Long Term Evolution (Lte). Yoomee S.A, c’est des investissements de plusieurs milliards de FCFA dès son année de lancement en 2011.
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