Dans la Cemac, les personnes physiques détiennent pour 51 milliards de F de titres publics en circulation
Cette enveloppe représente 1,1% de l’encours global des valeurs du trésor, qui se chiffre à 4 708,3 milliards de Fcfa.
Morose dès son lancement en 2011, le marché des titres publics de la Beac est aujourd’hui l’une des principales sources de financement des Etats de la Cemac (Cameroun, Gabon, Congo, Tchad, Guinée Equatoriale, République centrafricaine) avec un volume d’émission qui croît à une vitesse exponentielle. Entre 2017 et 2021, l’encours des valeurs du trésor est passé de 907,7 à 4 708,3 milliards, soit un quadruplement des volumes levés en 4 ans. Principaux pourvoyeurs des fonds, les banques exercent un quasi-monopole sur ce marché. À fin janvier 2022, elles détiennent 80,3% des parts de valeurs du trésor en circulation dans la Cemac contre 99,9% en 2018. Cette légère baisse est due à l’implication d’autres acteurs qui font désormais preuve de dynamisme. C’est le cas de la Beac, dont les avances statutaires représentent 9,1% des titres en circulation, et des personnes physiques qui semblent davantage intéressées par les opportunités du marché. En 2018, cette catégorie d’investisseurs ne détenait aucun actif dans la sous-région. 3 ans après, leur enveloppe s’est établi à 51,2 milliards soit 1,1% de l’encours global.
Tous concernés
Si elle reste marginale, l’implication des autres catégories d’investisseurs est pourtant contenue dans le cahier des charges des banques agrées comme spécialistes en valeurs du trésor. En tant qu’uniques acteurs pouvant intervenir sur le marché primaire pour acheter directement des titres d’Etats, ils sont tenus, conformément à leur cahier des charges, de céder dans un délai de 6 mois, 30% des titres acquis sur le marché secondaire ; celui auquel ont accès les particuliers et les investisseurs institutionnels. Selon le même cahier des charges, les SVT ont l’obligation de « promouvoir les valeurs du Trésor auprès d’une communauté large et diversifiée d’investisseurs et à développer le marché y afférent ». Pour ce faire, ils sont tenus, dans un souci de transparence du marché, d’afficher à leurs guichets, les cours d’achat et de vente des valeurs du trésor.
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Dans une circulaire signée le 24 juin dernier, le gouverneur de la Banque centrale dressait le constat d’une légèreté dans l’application de ce dispositif. « Certains SVT agrées opérant dans la Cemac tardent à mettre en œuvre ce cahier des charges en vigueur, obligatoire dans tous ces éléments et d’application immédiate depuis son adoption » constatait Abbas Mahamat Tolli.
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