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Crise inflationniste : la Cemac se tourne vers l’import-substitution 

Pour contrer les contrecoups économiques de la guerre en Ukraine sur les populations communautaires, le comité de pilotage des réformes économiques et financières de la zone préconise des mesures visant à contenir les conséquences de ce conflit sur les échanges des pays de la communauté avec le monde extérieur et à améliorer les conditions de vie des populations.

La 16ème session du programme des réformes économiques et financières de la Cemac tenue à Douala fin avril a examiné les conséquences économiques de la guerre en Ukraine dans les pays de l’espace communautaire. Aussi face aux répercussions que ce conflit fait peser sur les économies de la sous-région, le comité de pilotage (Copil Pref-Cemac) a préconisé la prise de mesures urgentes visant d’une part à améliorer les conditions de vie des ménages qui ploient sous le poids de la baisse du pouvoir d’achat et d’autre part, de soutenir les entreprises en difficulté et d’assurer la stabilité budgétaire des Etats.

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La batterie de mesures concernant le subventionnement des produits pétroliers à la pompe en raison de l’explosion des cours du brut sur le marché international, l’ajustement des prix de certains produits de grande consommation à l’instar du pain dont le principal intrant, le blé, voit son cours s’envoler de jour en jour, les allègements fiscaux accordés aux entreprises sur le fret maritime dont les cotations augmentent depuis des années du fait de la survenue de la crise pandémique, la mise sur pied d’un fonds national de résilience alimenté par une partie des bénéfices des recettes pétrolières et destiné à soutenir les populations vulnérables, le resserrement de la politique monétaire par le relèvement des taux directeur de la Beac en raison des tensions inflationnistes et de la dynamique baissière des réserves de changes du fait des pressions sur la stabilité monétaire, et bien d’autres, ne suffisent pas bien qu’elles aient eu des effets bénéfiques dans certains secteurs.

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Ce constat a amené les membres du Pref-Cemac  à demander aux Etats d’adopter des lois de finances rectificatives, de renforcer le pouvoir d’achat des ménages, adopter une stratégie régionale d’import-substitution, renforcer la sécurité alimentaire, accélérer la diversification des économies et le développement du secteur privé etc. «Ce conflit induit, à travers la flambée des prix des matières premières agricoles et énergétiques, des chocs d’offre et de demande ont une incidence sur le coût de la vie, l’approvisionnement en produits alimentaires de première nécessité, le fonctionnement des entreprises et les finances publiques des Etats membres dont cinq sont producteurs de pétrole », explique un membre du Pref-Cemac.

S’agissant de l’import-substitution spécifiquement, les autorités communautaires ont reconnu le caractère salutaire du secteur agricole dans un contexte mondial où l’inflation n’épargne aucun coin du monde. Il ressort que le potentiel agropastoral de la sous-région doit être pleinement exploité en vue de pallier le problème d’augmentation des prix des denrées alimentaires dans la zone Cemac. Tous les problèmes connexes au secteur agricole ont été débattus et un nouveau rendez sera pris afin de poursuivre les échanges.

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Ainsi, entre autres recommandations, les autorités communautaires demandent aux Etats d’adopter  des mesures législatives et réglementaires permettant d’accorder une préférence nationale aux produits locaux et régionaux ; d’harmoniser la fiscalité en zone Cemac et de supprimer certains prélèvements et taxes internes sur certains produits notamment le riz, le poisson et la viande en vue de faciliter leur commercialisation.

De plus, il est question que les Etats labellisent l’origine Cemac pour les produits du cru, envisager l’augmentation de la production desdits produits, envisager la limitation du règlement en devises à hauteur de 60% du volume des importations de ces produits dans le respect des règles de l’OMC et en tenant compte de la venue prochaine de la zone de libre-échange continentale africaine.

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