Crise anglophone: MTN Cameroon rallonge la liste des entreprises impactées
L’entreprise des télécommunications annonce 206 sites vandalisés depuis avril 2018.
Les vagues de licenciements des employés en cours pour raisons économiques au sein de l’opérateur de télécoms MTN Cameroon y trouvent certainement une des justifications. L’entreprise des Télécoms fait désormais partie de celles impactées par la crise socio-politique qui secoue actuellement les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Le réseau de MTN Cameroon, informe-t-on, est de plus en plus perturbé dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays, en proie aux attaques des sécessionnistes qui n’hésitent pas à s’attaquer aux installations de cet opérateur de mobile.
C’est du moins ce que révèle Massey Njiti Bongang, Corporate Communications Manager chez MTN Cameroon. «Un total de 206 sites MTN ont été vandalisés depuis avril 2018, ou alors sont en panne, à cause des difficultés à pouvoir y accéder pour des raisons d’insécurité», a-t-il révélé. En dépit de ces difficultés, l’opérateur affirme avoir déjà rendu opérationnels 33 sites vandalisés, et ambitionne de remettre bientôt en service les 173 sites restants, tout en évitant de mettre en danger la vie des personnes chargées de réaliser les travaux de réhabilitation ou de dépannage. On se rappelle qu’un récent rapport du Groupement Inter patronal du Cameroun (Gicam) indiquait que deux mastodontes de l’agro-industrie camerounaise, la CDC et PAMOL étaient pratiquement à l’agonie du fait de cette situation de crise socio-politique dans cette partie du pays. Ces agro-industries enregistraient des pertes se chiffrant à9,2 milliards de FCFA pour les productions de banane, d’huile de palme et de caoutchouc et un manque à gagner en chiffres d’affaires de 11,4 milliards de F CFA.
Pour la CDC par exemple, le Gicam indiquait que sur 29 sites de production (plantations et usines), 12 sites étaient en arrêt total de production, certains sites étant devenus des camps de base pour des assaillants armés qui en ont délogé les travailleurs ; 10 sites n’étaient plus que partiellement opérationnels en raison des interruptions sporadiques d’activités suite à des attaques de groupes armés, des interruptions de l’alimentation en énergie électrique ou à cause de l’inaccessibilité à certaines zones ; 07 sites dont 02 usines (Tiko et Idenau) et 05 plantations (Debundscha, Missellele, Ndongo, Mondoni et Moquo) étaient encore entièrement opérationnels. En termes d’emplois, on estimait à 6 124 déjà perdus (sites en arrêt de production) et 5 805 autres relevant des sites partiellement opérationnels étaient gravement menacés. Ce qui représente 71% de l’effectif total employé par la société.
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