Créations d’emplois au Cameroun : les propositions de la Banque africaine de développement
Pour résorber la crise de l’emploi, ce pays d’Afrique centrale devrait davantage se convertir dans l’industrie et l’agro-industriel d'après l'institution
La Banque africaine de développement (BAD) a présenté à la mi-septembre 2019 son rapport intitulé « Création d’emplois décents : stratégies, politiques et instruments ». Ce rapport coordonné par Célestin Monga, vice-président et économiste à la BAD parle des caractéristiques particulières des marchés du travail en Afrique, et propose davantage de solutions pour la création d’emplois dans le continent africain.
Dans le contexte africain, en général, le principal objectif d’une stratégie efficace de création d’emplois et de stimulation de la croissance devrait consister à ce que les 80 à 90% de la population, occupant actuellement des activités à faible productivité ou de subsistance, se reconvertissent dans l’industrie, y compris les activités agro-industrielles et certains nouveaux services marchands.
Parlant du Cameroun, la transformation structurelle, c’est-à-dire la réaffectation de l’activité économique et de la main-d’œuvre des secteurs les moins productifs de l’économie vers des secteurs plus productifs, devrait se faire rapidement si le pays veut compter parmi ceux à fort taux de croissance. « À l’exception de quelques économies exportatrices de pétrole, aucun pays n’est jamais devenu riche ni n’a créé suffisamment d’emplois pour sa main-d’œuvre sans s’industrialiser », souligne le rapport de la BAD.
L’institution panafricaine préconise à cet effet l’industrialisation qui constitue l’un des principaux moteurs du développement économique. « C’est un moteur de changement économique et social de plus en plus puissant dans le contexte de la mondialisation, car elle offre un fort potentiel de croissance, en particulier pour de nombreux pays à faible revenu », indique-t-on.
Dans cette lancée, une première priorité consiste, pour l’Etat camerounais, à encourager le passage à des voies de croissance qui absorbent la main-d’œuvre. Il devrait mettre en place des programmes et des politiques visant à moderniser le secteur agricole, qui emploie la majeure partie de la population et constitue généralement la principale étape de l’industrialisation. Une autre priorité est d’investir dans le capital humain, en particulier dans les compétences entrepreneuriales des jeunes, afin de faciliter la transition vers des secteurs modernes à haute productivité dans lesquels chaque pays dispose d’un avantage comparatif. La dernière priorité consiste à améliorer la gouvernance économique et à mettre en place des institutions crédibles pour une prise de décision efficace.