Corruption :les entreprises se mobilisent contre le fléau
En prélude à la célébration de la 15ème édition de la Journée internationale de lutte contre la corruption, les entreprises regroupées au sein de la Business Coalition for Good Governance (Bcgg) présidée par Jean Perrial Nyodock, le Directeur général de Tradex Cameroun S.A.
Tour à tour, Henry Kiven, le Président du Comité exécutif de la Business Coalition for good governance (Bcgg), Jean Perrial Nyodock, le Président de la Bcgg, Directeur général de Tradex Cameroon et Kimani Mwaura, le Directeur général sortant de Guinness Cameroon feront le même constat. Celui des effets néfastes de la corruption sur les affaires, au sein des entreprises notamment. D’après ces managers, « 1000 milliards de dollars sont versés en pots-de-vin chaque année dans le monde, tandis qu’environ 2600 milliards de dollars, soit plus de 5% du Pib mondial, sont détournés » à travers la corruption. « La corruption est nocive. Elle entraîne des pertes financières pour les entreprises, tant du secteur public que privé« , s’exprime Jean Perrial Nyodock.
Au Cameroun, le phénomène est tout aussi préoccupant: « le Cameroun a été classé pendant deux années consécutives le pays le plus corrompu du monde. Ce, malgré la création de quelques institutions de lutte contre la corruption et promotrice de la bonne gouvernance: Conac, Anif, Consupe, Tcs etc….Le fléau frappe de plein fouet les entreprises camerounaises dont certaines se sont constituées en association de promotion des règles de bonne gouvernance, d’éthique et de lutte contre la corruption. Avec pour objectif, d’après Henry Kiven, » de former une masse critique de petite et moyennes entreprises contre le phénomène de corruption, rompre la chaîne de corruption par la sensibilisation, changer le comportement et les perceptions… ».
C’est en fevrier 2011 que la Bcgg sort de ses fonds baptismaux sous le nom de Bca Cameroon (Bcac), afin de créer selon Jean Perrial Nyodock « un climat économique sans corruption au Cameroun« . Atteindre « le niveau 0 de la corruption« , pense le Directeur général de Tradex Cameroun. Objectif difficile à atteindre compte tenu de l’environnement socio-économique au Cameroun. Jean Perrial Nyodock confirme: « Tradex est exposé à travers son activité à plusieurs tentations de corruption. Nous avons des activités de négoce, trading et distribution et nous sommes exposés à des actes de corruption et de non-respect de l’éthique et des règles de bonne gouvernance« . A Guinness Cameroon, témoigne Kimani Mwaura, le Directeur général, on a opté pour « une dématérialisation des transactions financières » pour dit-il « éviter tout acte de malveillance financière« .
Lire aussi : Lutte contre la corruption : que peuvent Perrial Nyodog et la BCGG ?
Pour parer à toute éventualité, la Bcgg a mis sur pied en 2014, un Comité éthique et déontologique. Procure également aux sous-traitants, filiales et succursales des multinationales, petites et moyennes entreprises installées au Cameroun et associations professionnelles, des formations, appuis conseil, suivi des entreprises etc…: » le Bcgg accompagne les entreprises désireuses, à implémenter des programmes d’éthique et de conformité en leur sein, consacre des ressources humaines à la mise en oeuvre des programmes d’éthique et de conformité, engage ses membres à faire un feedback au projet et à participer à des séances de partage d’expérience avec d’autres entreprises adhérentes « , précise Henry Kiven.
De novembre 2011 à novembre 2018, le Bcgg dénombre 140 membres inscrits sur 400 sociétés contactées. 95 entreprises actives. 1246 personnes formées. Mise en place par 30 entreprises, de leur Code de bonne conduite. Programme de coaching au profit de 25 sociétés des secteurs du pétrole, gaz, mines, services, banques etc…..Toutefois, le regroupement déplore » le manque d’engagement de certains membres, le paiement tardif des cotisations et les mentalités rétrogrades« .
Bcgg renferme différentes entreprises à l’instar de Tradex S.A, Digeo, Cdc, Addax, Orange Cameroun, Sonara etc… L’association est également dotée d’un Comité de pilotage composé entre autres de la Conac, Transoarency international Cameroun, le Gicam ou encore le Haut-Commissariat de Grande-Bretagne au Cameroun.
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