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Corridor Douala-Ndjamena: les transporteurs camerounais dénoncent la concurrence déloyale des tchadiens

Réunies à Douala le 11 mars 2021, plusieurs organisations socio-professionnelles des transports routiers du Cameroun s'insurgent contre la concurrence déloyale et la perte de marché occasionnées par les transporteurs tchadiens dont les camions sont à la fois soumis au droit des transports camerounais et tchadiens en violation de la réglementation.

Le fret terrestre sur les corridors Douala-Bangui/Douala-Ndjamena, connaît une réelle perte de vitesse. Le secteur est doublement frappé de plein fouet par la crise sécuritaire en République centrafricaine et par le Covid-19. Faute de nouvelles commandes du fait de la pandémie, l’activité de fret terrestre de marchandises subit une chute impressionnante de plus de 40%, correspondant à près de 83.000 tonnes de fret. Alors que la situation revenait progressivement à la normale, la crise centrafricaine s’est ajoutée à ce marasme économique vécu par les transporteurs de ce corridor. Après le blocus d’un millier de camions à Garoua-Boulai, l’une des villes de la Région de l’Est, frontalière à la République centrafricaine, c’est officiellement ce 5 mars 2021 que le Gouverneur de la Région de l’Est a procédé à la réouverture de la frontière entre le Cameroun et la République centrafricaine. Confirmant la tendance du 2 mars 2021 qui a connu un franchissement de frontière par 421 camions, vers Bangui.

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Réunies le 11 mars 2020, les organisations socio-professionnelles des transports routiers du Cameroun ont égrené un chapelet de problèmes liés à leur activité: le non-respect du prix consensuel de transport sur les corridors, les tracasseries administratives, policières et douanières, l’indisponibilité régulière du matériel de géolocalisation des marchandises, le coût des prestations, la vétusté de certaines installations, l’état de dégradation de certains axes routiers, le transport pour compte propre.

La concertation de Douala s’est toutefois cristallisée sur les maux qui minent le corridor Douala-Ndjamena. Notamment les rapports entre les transporteurs camerounais et Tchadiens, tendues depuis le 5 mars 2021. Un groupe de transporteurs camerounais a en effet effectué un blocus du Bureau national du fret Tchadien (Bnft) prétextant le refus de délivrance de la Lettre de voiture obligatoire (LVO) aux transporteurs camerounais par les responsables du Bnft. «Un refus manifeste contre les bonnes pratiques en matière de transport et le sens de la réciprocité», a indiqué Ibrahima Yaya, le Président du Groupement des transporteurs terrestres du Cameroun (Gttc). Les transporteurs camerounais s’insurgent également contre le phénomène de la double immatriculation des transporteurs tchadiens, qui, d’après Raymond Moungang, le Président du Syndicat national des transporteurs routiers du Cameroun, Région du Littoral, est illégal. «Ils profitent d’une réglementation communautaire flexible pour créer des sociétés de droit camerounais. Cette situation déplorable entraîne un faisceau de préjudices aux transporteurs nationaux qui voient ainsi une partie de leur quota conventionnel confisqué par les tchadiens. Ces mêmes tchadiens qui violent allègrement les dispositions de la convention tripartite en empruntant impunément les itinéraires non prévus par cette dernière». Pour se justifier, les transporteurs camerounais s’appuient sur une liste de 25 propriétaires de camions tchadiens immatriculés au Cameroun et soumis à la réglementation tchadienne. En violation de la loi du 23 juillet 2001 régissant les professions de transporteur routier et auxiliaire de transport routier.

Mise en garde

«En vue de maintenir un climat apaisé avec nos partenaires tchadiens et compte tenu des liens étroits qui unissent nos pays, l’ensemble de la corporation des transporteurs camerounais», recommande la révision immédiate du prix de la LVO Tchadienne à 5% des 3.300.000 FCFA, soit 165.000 FCFA au lieu de 225.000 FCFA actuellement appliqué sur la base du montant initial de 4.500.000 FCFA, la restauration d’une franche collaboration avec les transporteurs tchadiens, avec le concours des deux organismes de gestion de fret, le respect du prix plancher par la prise en compte du bon de chargement à tous sans exception, le strict respect de l’itinéraire prévu par la convention bipartite et ce de façon réciproque, et le respect de la convention de la carte rose. Les organisations socio-professionnelles des transports routiers camerounais exigent également la suspension des prélèvements syndicaux illégaux, le paiement des immobilisations des camions tchadiens, le déchargement des marchandises au port de Kribi conformément aux dispositions conventionnelles, et l’ouverture d’une représentation du Bgft au Tchad (Ndjamena, Moundou, Saar etc).

Lire aussi : Comment la crise en RCA plombe l’économie de la région de l’Est

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