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Contrebande : retour en force du carburant frelaté à Douala

Les statistiques émanent de la Société camerounaise des dépôts pétroliers confrontées à la recrudescence du trafic et de la commercialisation des produits pétroliers dans toutes les villes du Cameroun. Au lieu du prix homologué de 630 FCFA, le Super s'écoule au marché noir à environ 100 FCFA de moins que le prix légal établi par la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures. Cette différence est de 50 FCFA pour le gasoil.

Les dernières saisies effectuées par les douanes camerounaises révèlent l’ampleur du phénomène. Le 8 novembre 2021, une patrouille mixte composée des éléments des douanes camerounaises et de la Marine nationale a intercepté 1000 litres de carburant de contrebande aux larges du fleuve Wouri à Douala. Le 3 novembre 2021, 720 litres de la même substance ont été saisis par les éléments de la Zone 1 de l’opération Halcomi lll, (Halte au commerce illicite). Les trafiquants s’apprêtaient à franchir le pont sur le fleuve Moungo avec leur cargaison, en direction de la ville de Douala. Ce même jour, les éléments de la Brigade mobile des douanes de Limbe, dans la Région du Sud-Ouest, ont, à leur tour, saisi 570 litres du produit du même type. D’après les inspecteurs du Ministère de l’eau et de l’énergie (Minee), 12.190 litres de carburants ont été confisqués au 29 octobre 2021. Des statistiques certainement irréalistes compte tenu de la porosité des frontières, l’ingéniosité des trafiquants et l’abondante offre en carburant frelaté visible dans quasiment toutes les villes du Cameroun, dont Douala, la capitale économique. Les quartiers Bessengue, Ndokoti, Logbaba, Bonaberi, Ndogpassi ou New-Bell abritent de plus en plus de points de vente de ce carburant de mauvaise qualité. 

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 De sources douanières, ce liquide hautement inflammable communément appelé «zoua zoua», provient du Nigéria voisin. Ses points de débarquement vers le Cameroun sont également connus des services des douanes camerounaises, ainsi que de ceux du Ministère de l’eau et de l’énergie. Pour la ville de Douala,  Bwadibo, Bekoko, ou Bojongo dans l’Arrondissement de Douala 4ème, le lieu-dit «Port de Marseille» Akwa Nord, Youpwe, Essengue dans l’Arrondissement de Douala 1er figurent parmi les nombreuses zones de pénétration du carburant de contrebande dans la ville de Douala. Ces produits bon marché exercent une farouche concurrence aux produits des hydrocarbures homologués. Alors que le prix du Gasoil à la pompe est pratiqué à 575 FCFA le litre, d’après la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (CSPH), le même produit s’offre à 500 FCFA en contrebande. Quant au Super, il se livre à 630 FCFA à la pompe, et 550 FCFA dans le marché noir. Soit respectivement des différences notables de 50 FCFA pour le Gasoil et 80 FCFA pour le Super. 

Particules physico-chimiques

À la Délégation régionale de l’eau et de l’énergie pour le Littoral, la recrudescence de la vente des produits des hydrocarbures frelatés préoccupe: «nous sommes évidemment conscients de la montée en puissance du phénomène. Il existe depuis, mais la pratique a été amplifiée par la crise dans les deux Régions anglophones, du Sud-Ouest et du Nord-ouest. Hormis sa qualité douteuse, ce mauvais carburant participe à la destruction de l’environnement du fait de l’infiltration dans le sol des particules physico-chimiques dangereuses pour la nature», renseigne un responsable de ce service. La vente informelle des produits pétroliers a une incidence sur les finances publiques. En plus de la détérioration des moteurs des véhicules, la prolifération des points de commercialisation du carburant de contrebande fait perdre, indique-t-on à la Société camerounaise de dépôts pétroliers (SCDP), plus de 32 milliards de FCFA par an à l’Etat du Cameroun. Soit 2,6 milliards FCFA par mois. 

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 Une grande campagne de lutte contre la vente illégale du carburant frelaté est en cours dans tout le Cameroun, d’après nos sources. Une action coup de poing lancée par les Ministères de l’eau et de l’énergie, de l’environnement, de la protection de la nature et du développement durable (Minepded), du Commerce,  la Csph, la Scdp, les collectivités territoriales décentralisées, et les associations de défense des consommateurs, entre autres. L’opération enregistre ses premiers résultats, notamment dans la Région de l’ouest. Dans la nuit du 15 au 16 octobre 2021, la Gendarmerie nationale a saisi plus de 5.000 litres de carburant frelaté dans les localités de Bafoussam, Bayangam, Bandjoun et Batié. Comme Douala, ces localités constituent les zones de trafic et de vente de ce produit illicite.

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