Concertations : premières polémiques autour de l’argent du Grand dialogue national
Alors que les préparatifs des assises du 30 septembre avancent, les appuis financiers accordés à certaines organisations associatives et politiques créent déjà des clivages.
Le Grand Dialogue national se rapproche, mais la sérénité n’est pas toujours de mise au sein de certaines organisations politiques et associatives du Cameroun. Pour cause, la gestion des sommes d’argent ayant été perçues par certaines lors des consultations organisées depuis deux semaines par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute. En tête de proue, le Conseil national de la jeunesse du Cameroun (Cnjc). Dans un communiqué incendiaire, en date du 20 septembre, le trésorier national de cette organisation accuse la 2e vice-présidente de n’avoir pas été « correcte » dans l’acheminement des per-diem alloués au Cnjc après la rencontre avec le Premier ministre.
Arrivée au siège du Cnjc à 23 heures, alors qu’elle était attendue depuis 16 heures par les jeunes pour « la répartition de leurs frais de transports », la 2e vice-présidente a entamé, séance tenante, les opérations de billetterie, en violation du règlement intérieur. Le trésorier Claude Michel Mbom s’est par la suite senti obligé d’endosser un million de Fcfa remis par Anastasie Abomo Mayanga. Mais, à l’évidence, certains membres du Cnjc ne sont pas convaincus que les opérations menées par la vice-présidente correspondent au montant remis par le gouvernement, soit 3 millions de Fcfa.
C’est aussi la somme qu’auraient perçue chacune des formations politiques et leaders la semaine dernière à l’Immeuble Etoile. Des révélations sont en cours. Comme celle faite par Prosper Nkou Mvondo, qui a reconnu à demi-mots sur un plateau de télévision avoir perçu « le taxi » après sa rencontre avec Joseph Dion Ngute. Le leader du parti Univers, selon qui cette pratique est normale, a fait savoir que tous les autres partis politiques reçus par le PM sont rentrés avec la même enveloppe. Ravivant ainsi la polémique qui a poussé le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) de pondre un démenti dans lequel il précise n’avoir pas eu de proposition dans ce sens.
Les cas sont en tout cas légion, autour du partage des « frais de route » qui devraient circuler dans l’organisation du Grand Dialogue National. Au niveau local, ça commence sérieusement à jaser à la base. « Ce sont les mêmes ministres, députés, gouverneurs et autres hauts commis de l’Etat que l’on désigne dans les départements pour représenter les populations. C’est une erreur de casting car ils ne connaissent rien des problèmes de la base. Ils ne vont là-bas que pour avoir des per diem », s’offusque un membre d’une organisation politique dans la Lékié. Ici, il se prépare d’ailleurs une action pour demander au PM de revoir la liste de la délégation qui va représenter ce département de la région du Centre au Dialogue.