Complexe sportif d’Olembe : le canadien Magil déclare son incapacité à poursuivre les travaux
L’entreprise canadienne dénonce le non-respect par le Minsep de ses obligations contractuelles, notamment, le non-paiement des décomptes dans lesquels se trouvent les factures des sous-traitants et des fournisseurs, d’un montant total de 12 milliards.
Dans une correspondance adressée le 20 juillet derniers aux responsables de ses entreprises sous-traitantes, le vice-président exécutif de Magil Construction Corporation (Mcc), annonce que son entreprise se trouve dans l’obligation de suspendre pour une durée de 30 jours, les travaux d’achèvement du complexe sportif d’Olembe, dans la banlieue nord de Yaoundé. Franck Mathière explique à ses partenaires que cette situation fait suite au non-respect de ses obligations contractuelles par le maître d’ouvrage du projet, le ministère des Sports et de l’Education physique (Minsep), en l’occurrence. « A ce jour, et en dépit des multiples relances faites au Minsep, ce dernier n’est toujours pas en mesure de procéder au règlement des derniers décomptes dans lesquels se trouvent les factures des sous-traitants qui ont œuvré sans relâche pour permettre l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations », écrit-il.
Le Français poursuit dans un style sans artifices, en expliquant qu’« en dépit de l’existence d’un marché exonéré de taxes, le maître d’ouvrage n’a toujours pas produit les attestations de prise en charge de la Tva et des droits de douane faisant peser un risque sur tous les acteurs du projet ». Pour en arriver à cette décision, le vice-président de Magil dit avoir adressé au Minsep Narcisse Mouelle Kombi « de multiples relances et initié tous les mécanismes contractuels lui permettant de régler ce litige par des voies amiables. A ce jour, toutes ces demandes de règlement sont restées infructueuses ». L’arrêt des travaux prend effet demain 22 juillet, « dans l’attente de mesures de régularisation concrètes de la part du Minsep ». Franck Mathière demande en conséquence aux agents des entreprises sous-traitantes de lever le camp et retirer leurs équipements au plus tard ce 21 juillet.
Défaillance
Pour finir, il assure que son entreprise utilisera tous les moyens contractuels et légaux pour préserver ses droits et ceux des sous-traitants. Pour mémoire, Magil qui a hérité du chantier du complexe sportif d’Olembe en décembre 2019 après le constat par le maître d’ouvrage de la défaillance du premier adjudicataire, l’italien Piccini, avait signé un contrat de 55 milliards Fcfa avec l’Etat du Cameroun représenté par le Minsep. Les termes du contrat prévoyaient, dans la première phase, l’achèvement des travaux du stade principal de 60 000 places, des stades d’entraînement, l’aménagement des parkings et des voiries, et même la construction d’un hôtel quatre étoiles qui reste attendu. La deuxième phase des travaux concerne la construction d’une piscine olympique dans l’enceinte du complexe, d’un gymnase, d’un centre commercial, du gymnase, de terrains de basketball et de volley-ball, de courts de tennis et de la clôture. Selon nos informations, Magil a reçu à ce jour 42 milliards Fcfa sur l’enveloppe globale de 55 milliards Fcfa représentant le coût des travaux. Les réclamations des sous-traitants et des fournisseurs, elles, seraient chiffrées à 12 milliards de FCFA.
Jean Omer Eyango
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