Compagnie d’assurances : la responsabilité civile préoccupe
Continental Ré et Société commerciale gabonaise de réassurance (SCG-Ré) envisagent changer les performances de ce volet des compagnies d’assurances.
Dans la sous-région Afrique centrale, la responsabilité civile (RC) est un segment de l’assurance qui reste très faible. A en croire Désiré Mboulou Ngoa, chef du département technique et commercial chez Société commerciale gabonaise de réassurance (SCG-Ré), ce volet de l’assurance représente à peine 1 %, sinon 2 % du chiffre d’affaires et quand on regarde son taux de pénétration, il est aussi faible. « Nous pensons que c’est une branche qu’il convient de développer, car quand on prend par exemple le marché camerounais qui fait aujourd’hui 17 millions de population et 11 millions de population active, à supposer qu’il y ait 1000 francs de prime, vous imaginez ce que ça fera par rapport à la fluidité et au cash-flow dont les sociétés ont besoin », analyse-t-il.
Ainsi, pour renforcer les résultats à venir, la SCG-Ré et Continentale Ré ont organisé à Douala un séminaire avec de nombreuses compagnies d’assurances. Il est question de rafraîchir la mémoire de certains acteurs, les outiller en stratégies innovantes pour que la RC soit comptée parmi les volets qui permettent aux compagnies d’assurances de se faire des chiffres plus parlants. « Il convient de développer la RC, de donner des éléments pour bien vendre ces produits et permettre que ce taux de pénétration qui est un frein énorme à l’expansion des activités des assurances soit réglé et permettre de régler aisément les sinistres. Permettre aussi que les assureurs jouent leur rôle de participer au développement de l’économie comme souhaité et envisagé », souligne Désiré Ngoa Mboulou.
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Pour Mme Lety Endely, directrice générale de Continental Ré, les travaux de Douala qui se sont achevés le 14 juin dernier, avaient pour mission de mettre l’accent sur les opportunités commerciales, préparer les marchés jusque-là très peu connus des souscrits dans la région. « Cette année, nous avons axé notre choix sur la responsabilité civile générale, professionnelle et ses dirigeants », déclare-elle. La rencontre de Douala est saluée par l’Association des sociétés d’assurances du Cameroun (Asac) qui y voit une occasion capable, d’ici le prochain exercice, de donner des ailes à l’assurance. « Au sortir de la 2ème édition des journées de l’assurance qui s’est tenue du 29 mai au 1er juin 2019 ici à Douala, l’option de vulgarisation et de promotion des produits d’assurances a été réaffirmée comme un impératif absolu vis-à-vis du grand public, petits et grands, particuliers et entreprises, citadins et ruraux », fait remarquer Valère Baliaba, chargé d’études et de la communication auprès de l’Asac.
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A son observation, au lendemain de l’échéance du 31 mai 2019 fixé par la Conférence inter-africaine des marchés d’assurances ( Cima) pour le relèvement du capital minimum des compagnies d’assurances à 3 milliards de FCFA, il devient indispensable de trouver des voies et moyens pour développer le chiffre d’affaires du marché. « Les assurances obligatoires que sont les diverses responsabilités civiles constituent plus qu’une niche, un gisement non ou mal exploré et exploité. Les statistiques de la FANAF (Fédération des sociétés d’assurances de droit national africaine) situent à 2% la part de la RC dans le chiffre d’affaires global ; voisin du taux de pénétration de l’assurance en Afrique. Il y a beaucoup à faire », reconnait M. Valère Baliaba. Les travaux de Douala avaient pour thème «Axes de développement de l’assurance responsabilité civile ».