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Conjoncture

Commerce extérieure: les exportations du Cameroun vers les Etats-Unis chutent de 40% deux ans après son exclusion de l’Agoa (rapport)

Alors que le pays est en pourparlers avec Washington pour son retour au sein de ce dispositif, la Banque mondiale y voit un risque pour les économies en développement pour le simple fait que c’est un accord commercial non réciproque.

Entre 2001 et 2021, au moins 14 pays d’Afrique subsaharienne ont été exclus de l’African Growth and Opportunity Act(Agoa) ; un régime permettant aux pays africains éligibles d’exporter en franchise de douane, le pétrole, les produits textiles, de l’artisanat et de l’agriculture vers les États-Unis. D’après le rapport « Uncertainty in preferential Trade agreements : Impact of Agoa suspensions on exports » de la Banque mondiale, cette suspension a entraîné une baisse en moyenne 39% de leurs exportations.

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Avant son exclusion en janvier 2020, le taux d’utilisation du Cameroun, du régime Agoa était déjà sujet à débats. Pour preuve, selon l’ambassade des Etats-Unis au Cameroun, seulement 63 millions de dollars avaient été sous le régime de l’Agoa sur un total de 220 millions de dollars d’exportations camerounaises vers les États-Unis en 2018. Toutefois, le pays essuie une baisse considérable de ses exportations vers le pays de l’Oncle Sam deux ans après sa suspension.

En effet, d’après le rapport supra mentionné, l’on est parti de 330 millions de dollars (197 milliards de F) avant le retrait de l’Agoa pour s’établir à 208 millions de dollars (124, 2 milliards de F) en 2022 soit une baisse de 122 millions de dollars (73 milliards de F) en valeur absolue et 40% en valeur relative.  Le document ne donne pas les détails sur les produits par pays suspendus mais de façon globale, l’on note que les exportations du secteur textile-habillement chutent de 88%, celles des produits manufacturiers de 9% tandis que les produits agricoles explosent de 120%, les produits pétroliers de 37%. « Les sous-catégories sont également affectées en raison de la suspension de l’Agoa ; la probabilité d’exportation de textiles et de vêtements diminue de 9,4 points », indique la Banque mondiale.  

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Un risque pour les pays en développement

Le Cameroun avait été officiellement écarté de l’Agoa le 1er janvier 2020 sur décision de l’ex président américain Donald Trump au motif de « violations flagrantes des droits de l’homme internationalement reconnus ». Avec un déficit commercial de 701 milliards de FCFA à fin septembre 2022, le pays de Paul Biya a entamé les négociations pour réintégrer ce programme de préférence commerciale. « Nous travaillons de manière très transparente et ouverte afin d’examiner tous les problèmes qui ont été soulevés et les résoudre, s’ils sont fondés », rassurait en avril dernier, le Minepat Alamine Ousmane Mey dans un entretien accordée à la  think tank américain  Atlantic Council en marge des assemblées générales du FMI et de la Banque mondiale.

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Le rapport précise également que  des régimes tels que l’Agoa, présentent un risque pour les pays en développement pour leur caractère unilatéral. D’ où la nécessité de penser des accords gagnant-gagnant. « Les économies avancées manifestent un intérêt à passer de la non-réciprocité à davantage d’accords commerciaux réciproques dans leurs relations commerciales avec les économies en développement. Comme l’UE négocie des accords de partenariat économique avec les pays africains, les États-Unis envisagent une voie similaire », reconnaît l’institution de Bretton Woods dans son rapport.

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