Commerce extérieur: le Cameroun sollicite l’aide de la France pour conquérir le marché hexagonal
Cette demande d’assistance a été formulée par Achille Bassilekin III, le ministre des Petites et moyennes entreprises de l’Economie sociale et de l’Artisanat (Minpmeesa) au cours de l’audience qu’il a accordée à l’ambassadeur de France sortant, Christophe Guilhou le 16 septembre 2022.
Le service économique régional du ministère de français de l’Economie pour l’Afrique centrale a publié en mars dernier, les chiffres du Commerce entre la France et les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) au courant de l’année 2021. De ce rapport, il ressort que les exportations de l’ex puissance coloniale en direction du Cameroun ont crû pour s’établir à 349,5 milliards de FCFA (+3,2%), soit 41% des ventes françaises dans la sous-région. Pour ce qui est des achats réalisés par la France dans la zone Cemac en 2021, ils se sont établis à 759 millions d’euros (+13,1%), dont 245 millions d’euros (159,25 milliards de F) en provenance du Cameroun. Soit plus de 100 milliards de moins que les importations françaises vers le Cameroun. Pis encore, la quasi-totalité des produits importés du Cameroun par la France sont des matières premières.
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Le Cameroun s’évertue à combler ce déséquilibre depuis des années sans grand succès. Il ne démord cependant pas. A titre d’illustration, le gouvernement a initié une démarche auprès de la République française afin que cette dernière l’aide à conquérir le marché français en y exportant bien plus que par le passé, des produits issus de son industrie. La doléance a été transmise par Achille Bassilekin III, le ministre des Petites et Moyennes Entreprises de l’Economie Sociale et de l’Artisanat, à Christophe Guilhou, l’ambassadeur de France sortant, au cours d’une audience que lui a accordée le membre du gouvernement le 16 septembre 2022.
Cette dernière s’articule autour de deux principaux piliers. Il s’agit de la dynamisation du système d’incubation du Cameroun. Achille Bassilekin III souhaite également que la France devienne le relais des initiatives des porteurs de projets Camerounais vers le marché hexagonal. Il souhaite d’ailleurs que cet axe de coopération soit formalisé dans le cadre d’un forum périodique de rencontres entre les Petites et moyennes entreprises camerounaises et françaises, encadré par les deux gouvernements. « Il y a un marché sur le Cameroun, les entrepreneurs camerounais ont aussi des marchés à conquérir en France et ailleurs. C’est pour dire combien cette coopération tournée vers le futur va nous être utile», a déclaré le ministre.
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Rien de bien nouveau à l’horizon. Surtout que le Cameroun remplit depuis de nombreuses années, les conditions pour bénéficier du démantèlement tarifaire des produits éligibles aux préférences commerciales dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord de partenariat économique (Ape) entre les pays et l’Union européenne. Cet instrument qui en principe doit aider le pays à booster ses exportations vers les pays européens dont la France, est entré dans sa 7e phase en août dernier avec un bilan plutôt mitigé pour le Cameroun. Les produits locaux sont de plus en plus refoulés aux portes de l’Europe.
A l’inverse, les marchandises en provenance du marché européen connaissent une hausse vertigineuse. «Lorsque nous prenons les périodes 4 ans avant (2013-2016) et après (2017-2020) le début du démantèlement tarifaire, l’on observe une baisse globale des exportations de près de 10%. Cette baisse est liée à l’UE (-26%) car, hors UE l’on observe une augmentation des exportations», souligne le Directeur général des Douanes camerounaises. Une régression qu’il met sur le dos du durcissement des conditions d’entrée des produits locaux sur le marché européen. Une situation qui elle-même est tributaire de la méconnaissance des critères à respecter pour bénéficier des avantages des APE.
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