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Comment les banques arnaquent les camerounais

Des services tels: que ouverture des comptes délivrance du relevé d’identité bancaire, consultation du compte sur place, paiement par chèques y sont en principe gratuits

Nous sommes le 15 octobre 2018. Dans la matinée, un usager va ouvrir un compte dans une banque de la place à Yaoundé. Il est accueilli par une jeune dame qui lui fait remplir un formulaire. Puis, l’usager est dirigé vers un responsable de la banque qui lui demande de fournir un certains nombres de pièces (facture d’électricité, plan de localisation du domicile, bulletin de paie, photos, etc.). Au moment de conclure l’opération, il est demandé à l’usager d’ouvrir son compte en faisant un dépôt d’au moins 10 000 FCFA comme condition impérative pour ouvrir le compte bancaire. Le pauvre client s’exécute sans même contester.

Cela paraît invraisemblable en 2018, mais il est avéré que certains camerounais paient encore pour des services bancaires gratuits. A preuve, révèle André Kanomegne Fominkeu’eu, président de l’association « Douze millions de consommateurs », entre 2015 et 2018, son ONG a reçu 180 plaintes à travers lesquelles, des usagers se plaignent des abus.  « Alors qu’ils constituent le plus grand groupe économique influençant et subissant presque toutes les décisions économiques publiques et privées lorsqu’ils sont éduqués, les consommateurs camerounais sont encore très peu informés sur les droits à leurs intérêts économiques », affirme M. Kanomegne Fominkeu’eu. Il souligne à cet effet la situation actuelle présente un faible niveau de réclamation.


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En effet, André Kanomegne Fominkeu’eu affirme que, 2% des plaintes auprès de son association sont relatives aux conditions des banques, 3% concernent les services bancaires minimum garantis (ouverture des comptes, délivrance du relevé d’identité bancaire, consultation du compte sur place, paiement par chèques, etc. « la majorité des consommateurs ne se  rend pas compte pas compte que ces services devraient être gratuits », fait remarquer le président de l’association « Douze millions de consommateurs ».

En outre, ajoute-t-il, le taux des plaintes dues à la délivrance des chéquiers est de 45%, celui du paiement électronique auprès d’un commerce est de 6% et 7% de réclamations concernent le retrait de liquidités auprès des guichets automatiques.

Commission moribonde

Et pourtant, créée par arrêté  N° 000005/ MINFI du 13 janvier 2011, portant institution du Service Bancaire Minimum Garanti, la commission d’arbitrage est chargée de statuer sur les litiges relatifs à l’application de l’arrêté  qui n’ont pas connu de solution amiable entre le consommateur et l’Etablissement de Crédit.

La commission est donc compétente pour régler les différends concernant les 15 services sans frais que tout Etablissement de crédit est tenu d’offrir aux clients et qui constituent l’assiette du Service Bancaire Minimum Garanti (SBMG).

Il s’agit de l’ouverture des comptes, la délivrance du relevé d’identité bancaire, la délivrance des chéquiers, la délivrance au guichet des formules de retrait d’espèces au profit du titulaire d’un compte, la délivrance des livrets d’épargne ,  le paiement par carte bancaire auprès d’un commerce au Cameroun, la consultation du compte sur place, la délivrance d’attestation de non redevance, le paiement par chèque, le versement d’espèces dans les agences d’une même banque, le retrait d’espèces sur la même place bancaire, le virement de compte à compte dans une même banque, le retrait des billets dans les guichets automatiques bancaires de la banque du porteur de la carte, le changement d’adresse et la délivrance du relevé de compte mensuel.

Le Service Bancaire Minimum Garanti vise à favoriser l’inclusion financière et l’accès des services bancaires aux personnes à faibles revenus au Cameroun. Depuis son institution en 2011, le taux de bancarisation en faveur des particuliers a connu une forte progression au niveau du secteur bancaire qui compte 14 banques avec des ressources collectées  de 3525 milliards FCFA et 2990 milliards de crédits octroyés au 31 décembre 2015.

La commission d’arbitrage a donc pour mission la protection du consommateur à travers la régulation des relations qui existent entre ce dernier et les prestataires de services financiers. La commission peut compter sur la constante disponibilité de l’autorité monétaire,  du Conseil National du Crédit pour l’appui nécessaire à la bonne exécution de sa mission au service de la communauté financière pour un Cameroun émergent à l’horizon 2035.

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