Décès de Jacqueline Casalegno, fondatrice de Chanas Assurances
Décédée à 93 ans, la Française a fondé l’une des plus importantes compagnies d’assurances de la Cemac, avec un chiffre d’affaires de 12,1 milliards de FCFA.
Elle aura marqué de son empreinte le secteur de l’assurance au Cameroun. Jacqueline Casalegno, fondatrice de Chanas Assurance, une des plus importantes compagnies de ce secteur au Cameroun et dans la sous-région, est décédée dans la nuit du 22 au 23 janvier, à Douala. Quelques années après son retrait des affaires à cause des soucis de santé, mais surtout de gouvernance.
L’ex-toute puissante Président-Directeur Général se voit contrainte d’abandonner le poste de Directeur Général le 20 septembre 2013 pour ne garder que le conseil d’administration, pour se plier aux dispositions de l’Organisation pour l’harmonisation des affaires en Afrique (OHADA) qui dissocient l’organe de contrôle – le conseil d’administration – de la gestion quotidienne de l’entreprise dévolue à la direction générale. Mais l’opposition avec le duo SNH-Ogar qui contrôle désormais le capital de l’entreprise va l’éloigner définitivement du top management, puisqu’elle démissionne de la présidence en décembre 2014.
Sous sa direction, Chanas Cameroun, qui dispose d’une filiale en Guinée équatoriale, devient en plus d’une décennie, le leader du secteur non seulement au sein de l’Association des sociétés d’assurances du Cameroun (ASAC) mais également dans la sous-région Cemac, avec un chiffre d’affaires qui culmine à 23,3 milliards de FCFA (près de 35 millions d’euros) en 2012.
C’est dans les années 1950 que Jacqueline Casalegno succède à son père comme Agent général d’Assurance à Chanas & Privat, une société de courtage leader dans le secteur. Son plus grand coup reste le rachat de la Société camerounaise d’assurance et de réassurance (SOCAR) en 1999 qui a donné plus d’ampleur à l’entreprise. Avec plus de 50% d’actions, elle décide de se séparer des autres actionnaires pour créer Chanas, en attirant des investisseurs de haut calibre, à l’instar de la Société nationale des hydrocarbures (SNH), le bras séculier de l’Etat dans les transactions pétrolières et gazières.
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Sous sa direction, Chanas Cameroun, qui dispose d’une filiale en Guinée équatoriale, devient en plus d’une décennie, le leader du secteur non seulement au sein de l’Association des sociétés d’assurances du Cameroun (ASAC) mais également dans la sous-région Cemac, avec un chiffre d’affaires qui culmine à 23,3 milliards de FCFA (près de 35 millions d’euros) en 2012.
Les batailles pour le contrôle de la compagnie n’auront pas été sans incidences sur ses chiffres. Présent uniquement dans l’assurance dommages, Chanas a réalisé un chiffre d’affaires de 12,1 milliards de FCFA en 2017, pour un résultat net de 7,1 milliards de FCFA. Son capital est désormais reparti entre des privés Camerounais à 37%, la Société nationale des hydrocarbures 20%, l’assureur Gabonais Ogar 18%, d’autres partenaires européens 5%, et Casalegno, qui conserve néanmoins sa place autour de la table avec 20%.