Cemac : le Congo recherche 75 milliards de Fcfa sur le marché des titres publics
Le Congo a procédé le 12 décembre 2023 à une série de quatre levées de fonds sous forme de Bons du Trésor assimilables (BTA) à 13, 26 et 52 semaines de maturité et d'obligations du trésor assimilables (OTA) 3 ans, rémunéré à 6 %.
Le Trésor public Congolais a renoué le 12 décembre dernier avec le marché monétaire de l’Afrique centrale. À travers une série de quatre levées de fonds sous forme de Bons du Trésor assimilables (BTA) 13, 26 et 52 semaines de maturité et d’obligations du trésor assimilables (OTA) 3 ans et dont le taux de rémunération annuel est de 6 %. Pour les trois premières émissions, il s’agit respectivement d’une enveloppe de 35, 15 et 10 milliards de Fcfa à collecter contre 15 milliards de Fcfa pour la quatrième levée de fonds. Pour les BTA, les intérêts seront précomptés sur la valeur nominale de bons.
Dans l’attente des résultats de ces opérations, dont le dénouement est prévu ce 14 décembre, il est tout de même important de la relever, que les conditions du marché sont devenues extrêmement rigides, accentuées par un air de crise de liquidités. Cette situation est causée par les investisseurs qui réduisent au fur et à mesure leurs prêts aux États. Pour preuve, le taux moyen de souscription des Spécialistes en valeurs du Trésor aux opérations de levée de fonds des États de la Cemac est passé de 89 % en janvier 2023 à 66,5 % en juin avant de plonger à 54,9 % au mois d’août.
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Comme ses voisins de la sous-région, le Congo se retrouve dos au mur face aux défis du marché exacerbés par le resserrement de la politique monétaire et le durcissement des conditions d’emprunt. Cette situation est encore plus perceptible à travers les opérations du 04 au 08 décembre dernier au cours desquelles les souscripteurs n’ont pas une fois encore, manqué de s’abstenir à placer de la liquidité telle que sollicitée par les Etats. Brazzaville qui était à la recherche de 25 milliards en BTA 13 semaines et OTA 3 ans n’a obtenu que 14,5 milliards malgré deux remboursements de 28,6 milliards trois jours plutôt et deux paiements d’intérêt de 1,3 milliard de Fcfa. Le Cameroun, émetteur de deux BTA de 45 et 15 milliards de F sur le marché des adjudications, n’a obtenu que 46 milliards de Fcfa. Le Gabon n’échappe pas à cette vague d’échecs, car le 07 décembre dernier, son émission de 9,5 milliards a été déclarée infructueuse malgré un remboursement de 10,3 milliards.
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Resserrement de la politique monétaire
Pour contrer l’inflation en zone Cemac, la Beac mise sur une nouvelle alternative, telle qu’annoncée par le Gouverneur de la Banque centrale Abbas Mahamat Tolli, lors du Comité de Politique Monétaire (CPM) de l’institution financière sous-régionale, réunis en sa quatrième session ordinaire, le 12 décembre 2023. Le CPM autorise ainsi la Beac à émettre des Bons sur des maturités comprises entre 14 et 28 jours. L’objectif étant de réduire l’excès de liquidité persistant dans l’espace communautaire. Cette stratégie implique une collaboration étroite avec les banques de la région. Les établissements financiers seront invités à soumettre des offres de taux en fonction des montants de liquidité que la Beac prévoit de retirer du système. Cette démarche transparente vise à retrancher efficacement la liquidité excédentaire sans compromettre la stabilité du marché.
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