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Catastrophe ferroviaire d’Eseka : Le Cameroun tarde à tirer des leçons

Trois ans après la décision présidentielle de créer une société nationale de gestion du chemin fer, rien n’est fait pour la modernisation des infrastructures ferroviaires.

Soixante-dix-huit jours encore et le Cameroun entamera la quatrième année du déraillement ayant fait 79 morts et 575 blessés à Eseka, dans le Nyong-Ekelle le 21 octobre 2016. Cela fait aussi trois ans que le chef de l’Etat, dans l’optique d’éviter la survenue d’autres catastrophes de ce genre, a instruit la création « à brève échéance » d’une structure nationale qui devait assurer la mise aux normes du chemin de fer et du matériel roulant.

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La société de gestion du patrimoine devait entre autres travailler à la construction d’une voie de contournement par Otélé-Makak-Eseka. « Il y a un DGA qui a été nommé de même qu’un PCA qui représente l’Etat. Mais là où les choses bloquent, c’est sur la mise en place de cette structure qui devrait garantir la sécurité des personnes et des biens », explique Jacques Bimaï dont la société (Sitrafer) assurait l’entretien du chemin de fer avant d’être déclassé en 2009 par la Camrail. Les deux structures sont depuis engagées dans des batailles judiciaires.

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La décision du chef de l’Etat renationalisait le contrôle du rail et des trains ? Toutes choses qui avaient été confiées à Camrail en 2009, au détour d’un amendement à sa concession. « L’existence de la société de patrimoine suppose un inventaire de ce patrimoine, de mettre en place, comme pour les voitures, une structure de contrôle technique de matériel roulant et de la voie ferrée. Ce qui veut dire que n’importe quelle carcasse ne va plus rouler. Or tout ceci nécessite des investissements de  la part du concessionnaire. Au lieu de le faire on nous parle aujourd’hui du lancement du train rapide inter-city entre Yaoundé et Douala mais qui peut nous assurer que la sécurité des Camerounais est garantie sur les rails ? On n’est pas protégés d’une prochaine catastrophe», précise Jacques Bimaï, l’un des penseurs de cette initiative.

Dans le détail, le groupe Bolloré obtient en 1999 une concession l’autorisant à assurer le transport des marchandises par train sur le territoire nationale et vers certains pays de la Cemac comme le Tchad et la Centrafrique. Par un avenant pris en 2005, l’Etat du Cameroun engage le transport des personnes et le confie à Camrail qui devient de fait le seul concessionnaire, recevant dans la foulée des financements pour le renouvellement des infrastructures ferroviaires.

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En mai 2017, au lendemain du drame d’Eseka, le président Paul Biya ordonne l’audit de la concession de Camrail et des deux avenants opérés. Les orientations et les résultats de cet audit restent inconnus de l’opinion publique à ce jour.

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