Camwater convoque les dysfonctionnements à la station d’Akomnyada pour justifier la sécheresse des robinets à Yaoundé
Selon cette entité publique, cette infrastructure qui a été récemment réhabilitée ne produit pas le volume d’eau attendu pour pouvoir desservir de manière optimale la ville de Yaoundé et ses environs.
Bien plus que par le passé, la ville de Yaoundé connaît d’énormes dysfonctionnements dans son approvisionnement en eau potable. Depuis quelques semaines, les habitants de plusieurs quartiers de la capitale qui étaient jusqu’ici épargnés par les coupures d’eau, doivent désormais se lever tard dans la nuit pour guetter l’arrivée de la moindre goutte du précieux liquide. A la Cameroon Water Utilities (Camwater), la société chargée du service public de l’eau potable et de l’assainissement au Cameroun, on laisse entendre que cette situation est la conséquence du fonctionnement au rabais de la station d’Akomnyada récemment réhabilitée.
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C’est du moins ce qui figure dans un rapport de la Camwater, récemment ventilé dans les réseaux sociaux. De ce manifeste, on apprend que la production de cette infrastructure oscille entre 120 000 et 150 000 m3, au lieu des 300 000 m3 attendus. En outre, sur le plan technique, on note la défaillance du fonctionnement automatique des groupes électro-pompes de captage qui se manifeste par l’impossibilité de les commander à distance. Ce qui occasionne d’énormes pertes de quantité d’eaux traitées. Cette cascade de défaillances est également observée au niveau des conduites d’aspiration non mobilisées au fond du fleuve et des canalisations d’aspiration dont la profondeur retenue lors de leur mise en place est jugée insuffisante. Ce qui a entraîné l’arrêt de la production.
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D’autres dysfonctionnements répertoriés dans ce rapport ont également un impact négatif sur l’environnement. A en croire la Camwater, l’absence d’orifice et conduite de drainage, prévues pour la vidange au niveau de la station de dosage des produits de lavage, facilite la présence d’eau et de produits corrosifs dans la nature. La qualité de l’eau servie aux populations fait également l’objet de remise en question, notamment en raison des défaillances des points d’injection du chlorure ferrique (produit utilisé dans la purification de l’eau). Ce qui, d’après la Camwater, entraine des fuites permanentes au point de captage, la perte du produit, la mauvaise coagulation etc. Pour finir, l’absence de débitmètre, facilite la transmission d’informations erronées et donc des difficultés à évaluer le volume d’eau traitée.
Pour mémoire, ce n’est pas la première fois que la Camwater dresse un rapport renseignant sur le fonctionnement alarmant de la station d’Akomnyada, dont l’extension achevée en 2017, a couté 4 milliards de F. Dans une lettre du 28 mars 2022, signée du directeur général de la Cameroon Water Utilities, Gervais Bolenga a saisi le ministre de l’Eau et de l’Énergie pour lui faire part de la situation inquiétante de cette infrastructure. Dans ce document, le DG de la Camwater explique que «sur une capacité installée de 190 000 m3, l’offre actuelle dégage un déficit d’environ 60 000 m3 d’eau par jour». Une situation qu’il mettait à l’époque sur le compte des « erreurs de conception et de réalisation».
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