Cameroun : le personnel des hôpitaux publics annonce un mouvement de grève le 16 août prochain
Parmi les revendications exposées par les syndicats, la contractualisation de 27.000 temporaires(soit 60% des effectifs des hôpitaux publics) qui travaillent dans les formations sanitaires publiques sans salaires, ni contrat et affiliation à la Cnps.
L’avis est signé de Sylvain Nga Onana et de Balla Balla, respectivement Présidents de Cap/Santé (Syndicat national des personnels des établissements des entreprises du secteur de la santé du Cameroun) et du Synpems (Syndicat national des personnels médico-sanitaires du Cameroun). Il annonce un mouvement de grève dans les hôpitaux publics du Cameroun à compter du 16 août 2022. L’arrêt de travail est motivé autour de 14 revendications principales, essentiellement corporatistes.
Cap/Santé et le Synpems sollicitent du gouvernement, «la contractualisation ou la répudiation de tous les temporaires des formations sanitaires publiques», qui d’après l’avis, travaillent sans salaires, ni contrat et affiliation à la Cnps. Au total, 27.000 personnes sont concernées, soit 60% des effectifs des hôpitaux publics. L’immatriculation de tous les accompagnateurs psychosociaux des formations sanitaires publiques à la Cnps (Cdc, Pepfare, Georges Town, Cnls), la reconstitution des carrières des ex-temporaires des hôpitaux publics, et l’attribution des primes de santé aux catégories 5 à 6, l’indemnité de logement aux personnels de santé de la 1ère à la 6ème catégorie figurent également parmi les revendications posées par ces syndicats.
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Sylvain Nga Onana et Balla Balla exigent par ailleurs, la révision du Décret de 1980 sur les écoles de formations, du statut particulier 2001 des corps des fonctionnaires de la santé publique avec introduction des nouveaux corps, l’harmonisation des salaires indiciaire et catégoriel ou le reversement des contractuels dans les corps des fonctionnaires, la fixation des salaires des temporaires à 75.000 FCFA (1-6ème catégorie), 95.000 FCFA (7-12ème catégorie), la prise en charge du personnel de santé malade et sa famille nucléaire, selon l’Arrêté 0561 Minsante du 17 février 2017, l’augmentation des salaires des personnels de santé, et l’allocation des subventions de fonctionnement aux formations sanitaires publiques sous Pbf, et la susp du Pbf.
Autres revendications portées par Cap/Santé et le Synpems, c’est la non-attribution d’une indemnité compensatrice aux personnels d’appui et administratif, la non-mise à jour des plateaux techniques des Fosa, malgré la Covid-19, le mauvais classement des personnels de santé à la sortie des écoles de formation, la progression professionnelle obscure (classification des professionnels de santé avec Bac + 3 en catégorie B2 ou B1, absence de profil de carrière) etc…
«Le service minimum sera assuré. Mais il n’ y aura pas de mise en bière et de levée de corps dans les morgues, les jeudis et les vendredis», préviennent les deux responsables syndicaux dans leur avis de grève. C’est la seconde fois en l’espace de quelques jours que le personnel de santé annonce un arrêt de service. Le 26 juillet 2022, le mouvement OTS (On a trop supporté) Personnel Santé envisageait de faire une grève à compter du 16 août 2022. Emboîtant le pas au mouvement OTS des enseignements secondaires.