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Conjoncture

Cameroun : comment le gouvernement compte réduire les dépenses d’importations du riz

Le ministère de l’Agriculture et du développement rural(Minader) mise sur la stratégie de développement de la filière riz pour en produire 750 000 tonnes à l’horizon 2030.

Selon les données compilées par l’Institut national de la statistique(INS), le gouvernement camerounais a depuis 2020, dépensé 530,1 milliards de FCFA pour l’achat du riz auprès des pays étrangers. Les importations de cette céréale ont  respectivement coûté 159,8 milliards de FCFA en 2020(+5%), 207, 9 milliards de FCFA en 2021(+5,4%) et 162,5 milliards de FCFA à fin octobre 2022(+1%). Cette situation s’explique par le fait que la production nationale de riz qui oscille autour de 220 000 tonnes/an n’arrive pas encore à satisfaire la demande estimée à  environ 600 000 tonnes.

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C’est pour combler le gap de plus de 300 000 tonnes et atteindre l’objectif de 750 000 tonnes en 2030 afin de réduire la dépendance vis-à-vis de l’extérieur que le ministre de l’Agriculture et du développement rural(Minader) Gabriel Mbairobe a validé le 16 mai dernier à Yaoundé, la stratégie de développement de la filière riz. Cette dernière apprend-t-on, est évaluée à 385 milliards de FCFA ; des fonds qui seront mobilisés par le secteur public, le privé et les partenaires financiers au développement.

En effet, souligne le membre du gouvernement, « l’objectif, loin d’être de produire seulement, est de rendre disponible sur les marchés un riz de haute qualité à des prix compétitifs. Cela passe par la modernisation des moyens de production via la mécanisation agricole, la réorganisation des acteurs de la filière, mais davantage de l’implication du secteur privé en amont et en aval ». Pour ce faire, 298 milliards de FCFA seront alloués aux périmètres irrigués ce qui permettra notamment d’aménager 260 000 hectares dont 60 000 ha pour le riz irrigué et 200 000 ha pour le riz pluvial.

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Bien plus, une partie de cet argent sera utilisée pour produire 6 000 tonnes de semences certifiées d’ici sept ans. Une manière de venir en appoint à certains projets rizicoles lancés dans le même sens mais dont les résultats n’ont pas permis de franchir la barre de 1 000 tonnes de semences de riz. C’est le cas du projet de ferme pilote de riziculture irriguée d’Avangane(Centre) qui n’a livré que 70 tonnes de semences depuis son opérationnalisation en 2018.

Par ailleurs, il est prévu dans le cadre de la stratégie supra indiquée, une allocation de 87 milliards de FCFA pour les autres biens et services. A ce titre, le gouvernement prévoit doter les producteurs dans divers bassins de production rizicole, d’importants matériels de travail à l’instar des « motoculteurs, mini-moissonneuses, batteuses et décortiqueuses etc.», a ajouté Gabriel Mbairobe.

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Les pouvoirs publics doivent faire face à de nombreux défis dont le principal est la mobilisation des fonds pour asseoir le programme. L’autre préoccupation majeure réside sur la lutte contre les exportations illicites du riz produit localement vers les pays voisins, un fait souvent dénoncé au niveau des frontières. Toute chose qui permettrait de mieux contrôler la quantité de riz produite sur le territoire national. 

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