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Conjoncture

Cameroun : avec un taux de 8,2%, le secteur public offre plus d’emplois que le privé formel qui absorbe à peine 5,1% de la main d’œuvre (INS)

L’essentiel des travailleurs dans le pays se recrutent dans les secteurs informel non agricole (52,0%) informel agricole (34,7%).

Le marché du travail au Cameroun est encore caractérisé par une extraordinaire prépondérance du secteur informel. Ainsi,  le démontre la troisième enquête sur l’emploi et le secteur informel que vient de rendre publique l’Institut national de la statistique (INS), la part  des emplois dans le secteur informel est de 86,6% à fin août 2022. Soit 52% pour le secteur informel non agricole et 34,7% pour l’informel agricole. Cette réalité met tous les experts d’accord sur le fait que ce secteur demeure un moteur essentiel de l’ économie camerounaise. L’ingénieur financier et consultant explique ce dynamisme par plusieurs facteurs. Tout d’abord, la croissance démographique rapide qui a conduit à une pression sur le marché du travail formel, poussant de nombreuses personnes à chercher des opportunités d’emploi dans le secteur informel. « De plus, l’accès limité aux ressources financières et aux opportunités d’éducation formelle a également contribué à la prévalence de ce secteur. On peut aussi citer l’exode rural, qui rend les grands pôles d’affaires comme Yaoundé et Douala de plus en plus vastes. Dans cette croissance en superficie, les infrastructures formelles ne suivent pas toujours et la nature ayant horreur du vide, l’informel s’y installe. »,

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L’enquête de l’INS révèle par ailleurs que le secteur public absorbe 8,2% des travailleurs, contre 5,1% pour le privé formel. Ce dernier indicateur traduit la faible capacité du secteur privé à absorber la main d’œuvre autant qu’il est le signe que celui-ci est encore très insuffisamment développé. Au demeurant, il n’y a rien d’étonnant dans ces chiffres, du moment où l’analyse des caractéristiques démographiques des Petites et moyennes entreprises (PME) révèle que le taux de survie moyen des entreprises créées est de 27,7% cinq ans. Des données collectées par le Centre d’analyse et de recherche sur la politique économique et sociale (Camercap-Parc), un think tank rattaché au ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) indiquent, en effet, que plus de 70% des entreprises créées de 2010 à 2015 n’avaient pas survécu au mois de mai 2016.

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Le secteur public camerounais absorbe nettement plus la main d’œuvre, même si dans le même temps la file d’attente de ceux qui attendent de l’intégrer est indéfiniment longue. Notamment, dans les corps de l’enseignement et de la santé où plusieurs dizaines de milliers de jeunes formés par l’Etat attendent d’être recrutés. L’INS  rapporte, du reste, que le taux de salarisation au niveau national se situe à 38,6%. Ce taux est plus élevé en milieu urbain (48,3%) notamment dans les villes de Douala (48,5%) et de Yaoundé (64,6%). Le taux de pluri-emploi, qui est le rapport du nombre de personnes exerçant un ou plusieurs emplois secondaires à la population ayant un emploi, se situe à 13,1%. Cet indicateur traduit en effet un taux élevé de sous-emploi.

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Le taux d’emploi des jeunes de 15-34 ans est de 39,3%. Il est de 47,2% chez les jeunes hommes contre 31,3% chez les femmes. Il est plus élevé en milieu rural qu’en milieu urbain (43,0% contre 37,1%). L’Est affiche le taux d’emploi des jeunes le plus élevé (56,5%) suivi du Sud (52,6%). Selon le secteur d’activité, on observe une forte prépondérance du secteur tertiaire avec près de la moitié des emplois qui y sont exercés (dont 14,6% dans le commerce et 32,7% dans les services). Il est suivi du secteur primaire (35,2%). Par ailleurs, le secteur secondaire constitué des industries n’emploie que 17,5% des personnes en emploi. En milieu urbain, un peu plus de six personnes sur dix en emploi exercent dans le tertiaire (19,9% dans le commerce et 46,3% dans les services). Il est aussi à relever qu’on y retrouve 13,2% de personnes en emploi qui exercent dans le secteur primaire. En milieu rural, un peu plus de 6 personnes sur 10 en emploi exercent dans le primaire (64,0%). Celui-ci est suivi du tertiaire qui occupe 22,5% des emplois (commerce 7,6% et services 14,9%) et du secondaire (13,5%). La prédominance du secteur tertiaire s’observe indépendamment du sexe des personnes en emploi. 48,5% d’hommes en emploi exercent dans ce secteur contre 45,7% de femmes.

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