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Cameroun : 10 000 tonnes de riz de qualité douteuse en provenance de Chine accostent au Port de Kribi

Selon le préfet de l’Océan, 2 000 tonnes de ce produit ont déjà été transférées vers les régions de l’Adamaoua et de l’Extrême-Nord pour commercialisation sans analyses sanitaires préalables.

Le ton employé par le préfet de l’Océan, Nouhou Bello dans une correspondance adressée le 17 novembre 2023 au chef de Poste de police phytosanitaire du Port autonome de Kribi(PAK), n’est pas de nature à lui faire des compliments.  Il est reproché à ce dernier d’avoir autorisé l’enlèvement sous palan de 2000 tonnes de riz ‘’Butter Brand’’ sur la place portuaire sans contrôle préalable du produit en provenance de Nanjing en Chine. « J’ai l’honneur de demander de bien vouloir bien me renseigner dans les brefs délais, les raisons vous ayant conduit à marquer votre accord par votre lettre N° 044/23/L/PPP-PAK jointe en annexe adressée au directeur général de la société Avanti Cameroun, pour enlèvement sous palan le 14 novembre 2023, de 2 000 tonnes de riz de marque Butter Brand sur une cargaison 10 000 tonnes, à destination des régions de l’Extrême-Nord et de l’Adamaoua, sans au préalable que des analyses des échantillons prélevés sur cette cargaison ne soient effectuées » , exige le préfet dans sa lettre.

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En effet, cette sortie de l’autorité administrative fait suite aux incohérences qui entourent cette affaire et qui auraient pourtant suscité la vigilance des services sanitaires du PAK. Il s’agit notamment, ses informations abondamment répandues dans la place portuaire selon lesquelles, « cette denrée en provenance de Nanjing en chine serait impropre à la consommation humaine et qu’elle aurait fait l’objet de refoulement de la République démocratique du Congo en octobre dernier, pour avoir causé des morts à Kinshasa ».

D’après un article de nos confrères d’Okapinews(RDC) paru le 2   novembre 2023, « des commerçants qui avaient déjà acheté ces sacs de riz à partir de la ville de Boma à des prix sans concurrents, soit 5$ qui équivaut à 12 500 Fc le sac, les uns, et 10$ synonyme de 25 000 Fc le sac, les autres, ont jugé bon, pour ne pas perdre l’argent dépensé, d’aller avec leurs marchandises dans lesdits villages où ils ont fait leurs affaires. Les pauvres paysans qui n’avaient aucune information sur la mauvaise qualité de ce riz, n’ont pas hésité un seul instant à l’acheter à 30 000 Fc voire à 40 000 Fc le sac en vue de se faire des réserves en cette période proche des fêtes de la nativité et du nouvel an. Alors que présentement sur le marché de la province du Kongo Central, le sac de riz se vend à 65 000 voire 68 000 Fc », peut-on encore lire.

De plus, Nouhou Bello reste curieux du fait qu’il « a été constaté que les procès-verbaux d’inspection phytosanitaire à l’importation ont été signés les 8 et 9 novembre 2023, alors que le navire transportant cette cargaison a accosté au port le 12 novembre 2023 ».

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Pour l’heure, ni la réaction du chef de Poste de police phytosanitaire du PAK interpellé encore moins celle de la société Avanti Cameroun, ne se sont fait entendre. En attendant des résultats d’analyses sur ce riz, l’on annonce des mesures pour empêcher sa vente sur le marché compte tenu du danger qu’il causerait sur la santé des populations s’il se confirmait impropre.

Pour mémoire, ce n’est pas la première fois que la présence d’un produit de grande consommation de qualité douteuse est signalée sur le marché. Le 23 août dernier, Manaouda Malachie, le ministre de la Santé publique faisait savoir que  les sirops(Naturcold),  comprimés et injections du laboratoire ‘’Fraken’’ sont en circulation au Cameroun. Pourtant, selon une analyse de l’OMS, « le produit était contaminé par des quantités inacceptables de diéthylèneglycol. On a détecté jusqu’à 28,6 % de diéthylèneglycol dans des échantillons de Naturcold. La limite acceptable pour le diéthylèneglycol ne peut dépasser 0,10 % ».  

Autant dire que ce phénomène soulève aussi bien la question des importations  de plus en plus croissantes et coûteuses à l’Etat, que le dispositif mis sur pied pour assurer le contrôle des produits qui entrent sur le territoire.

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