Cabral Libii propose une « politique courageuse » d’investissements infrastructurels
C’est un des deux piliers de la politique économique qu’il envisage d’implémenter s’il est élu au soir du 7 octobre prochain.
« La politique d’industrialisation ne pourra être mise en œuvre que si elle est précédée, puis accompagnée régulièrement par une infrastructure économique en quantité et en qualité suffisante ». Cette vision est de Cabral Libii, candidat à la présidentielle d’octobre 2018 au Cameroun, investi par le parti Univers. Pour lui, il est clair que le développement de l’économie camerounaise ne peut se faire sans un vaste programme de construction des infrastructures.
Dans cette optique, le secteur de l’énergie est largement mis en exergue. Le candidat explique qu’une fois au palais d’Etoudi à Yaoundé, il travaillera à ce que le pays puisse produire 500 mégawatts d’électricité par an, sur une période de 5 ans. Pour cela, Cabral Libii compte déclencher, de manière simultanée, la construction des centrales électriques à travers le Cameroun. Il s’agira d’avoir, au final, de l’énergie électrique à moindre coût et disponible.
Le candidat entend également enclencher la production de 500 000 mètres cubes d’eau potable chaque année, en développant dans chaque unité administrative (arrondissement, département, région) une unité de production. Même si certaines critiques entrevoient un enchevêtrement de ces unités, lui pense que cela permettra d’approvisionner suffisamment les populations et toutes les entités productives du pays. Pour cela, il envisage allouer un budget de 100 milliards FCFA pour la production et le transport de l’eau vers les lieux de consommation.
1 000 km de routes par an
Autre point important dans le développement des infrastructures tel que vu par Cabral Libii : l’aménagement du territoire. Le programme prévoit, pour cela, la construction de 1 000 kilomètres de routes par an afin de relier chaque commune au réseau routier national. Dans ce linéaire, il est prévu l’aménagement de 250 kilomètres pour le revêtement de la voirie urbaine : 50 km par an pour les villes de Yaoundé et Douala ; 5 kilomètres pour les autres capitales régionales, en sus de Kribi, Edéa, Dschang et Limbe ; et 2 km pour les capitales départementales.
Le transport ferroviaire n’est pas en reste puisque le candidat promet aux Camerounais la construction de 3 500 km de chemin de fer entre Kousseri et Kribi et 480 km entre Yaoundé et Douala.
S’agissant de l’agro-industrie, Cabral Libii compte faire construire des entrepôts, des silos, des abattoirs, des chambres frigorifiques et autres infrastructures agro-alimentaires. Le financement sera assumé par le budget de l’Etat, avec une forte mobilisation du secteur privé.
Agriculture, Industrie, Services : Les piliers de la croissance économique selon le candidat Univers
Ses propositions, très souvent enthousiastes, laissent percevoir une volonté de mettre les localités au centre du développement économique du Cameroun.
Dans son programme, le candidat Cabral Libii semble s’appuyer sur une sorte de décentralisation de l’économie, afin d’impulser la croissance dans le pays. Aussi, propose-t-il la création d’une agro-industrie dans chacun des arrondissements, en tenant compte des potentialités spécifiques de ces zones. Au total, il prévoit investir 500 milliards FCFA pour l’agro-industrie et le développement rural (semences, intrants, bâtiments agricoles, etc.) L’objectif visé est clair : consacrer, à termes, 10% du budget national à l’agriculture, comme le prévoit d’ailleurs des accords internationaux signés par le Cameroun. S’arrime également à cette ambition, la création d’unités de transformation des matières premières locales, de façon à générer une industrialisation nationale.
Toujours dans le domaine de l’agriculture, l’homme en course pour Etoudi compte créer et mettre en valeur 200 000 hectares chaque année, à raison de 20 000 hectares par région et par an. Il promet aussi d’accorder des prêts à taux zéro aux petits producteurs pour doubler ou moderniser leurs exploitations…Ce à quoi il faut ajouter la diversification des espèces végétales et animales. Ce qui devrait aboutir, si cela était mis en place, d’aller à la conquête des marchés extérieurs.
Priorité aux entreprises locales
S’agissant du secteur privé, Cabral Libii envisage dans son programme d’accorder la priorité aux entreprises nationales, notamment dans la livraison de la commande publique. Tout en favorisant les investissements directs étrangers (IDE), les partenariats public-public et public-privé, le candidat soutient qu’il va recapitaliser la Banque des Pme à hauteur de 200 milliards FCFA. Ce qui permettrait, par exemple, d’encadrer, de financer et d’accompagner au moins 100 startups par an et générer 10 000 emplois directs en moyenne dans le secteur de l’économie numérique.
La création d’entreprises est également une priorité dans des domaines aussi variés que la banque, les assurances, la micro-finance, le transport, le tourisme, le commerce…Le candidat vise enfin la structuration socioprofessionnelle et socioculturelle du secteur informel grâce aux collectivités territoriales décentralisées. Il s’agira de mieux protéger les acteurs, réguler les activités, contribuer à leur financement pour en faire des leviers de l’économie camerounaise.
Autant d’ambitions que nourrit le benjamin de l’élection présidentielle 2018 au Cameroun, et qui lui doivent évidemment des critiques et des adhésions. Aux lecteurs, et surtout, aux électeurs, d’opérer leurs choix…
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