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Budget 2021 : le Cameroun met le cap sur le patriotisme économique

Dès 2021, le gouvernement entend mettre plus de vigueur sur la politique d’import-substitution comme principal levier de renforcement de sa souveraineté économique, pour une croissance plus endogène.

D’ici le 16 juillet 2020, le ministre des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze devrait soumettre au Premier ministre, Joseph Dion Nguté, des mesures concrètes et détaillées susceptibles d’être intégrées dans la loi de finances de l’exercice 2021 afin de réduire le déficit de la balance commerciale du Cameroun. En attendant, le Minfi a levé un pan de voile sur les perspectives économiques et financières de l’État pour la période 2021-2023 le 7 juillet 2020 au cours du débat d’orientation budgétaire organisé à l’assemblée nationale.

Sur un plan prospectif, l’on a appris de l’exposé du Minfi que pour les trois prochaines années (2021-2023), la politique économique va s’articuler principalement autour de la politique de « l’import-substitution ». Face aux parlementaires, le Minfi a expliqué que le gouvernement envisage « la réduction ou la suppression progressive des exonérations sur certains produits de manière à favoriser leur production locale à plus grande échelle»

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Dans cette optique, indique Louis Paul Motaze, l’accent sera mis sur l’accroissement de l’offre locale en produits de consommation de masse, et en intrants destinés aux agro-industries (maïs, sorgho, soja, patate, manioc, plantain, etc.). Cet accroissement sera basé sur une utilisation plus accrue des facteurs de production locaux et la promotion de la consommation des produits « made in Cameroon ».

L’import-substitution sous-tendra toutes les mesures de politiques publiques qui auront un meilleur impact sur la croissance et sur la réduction des inégalités. Il s’agira de promouvoir la production des biens et services qui contribuent au déficit de la balance commerciale dans la perspective de son rééquilibrage progressif.

Dans le secteur des Industries et Services par exemple, le « made in Cameroon »  sera priorisé dans l’agro-industrie, le bois, le textile, les mines et la métallurgie, l’industrie pharmaceutique et biomédicale, etc. Pour y parvenir, indiquent des sources proches de la primature, des zones économiques seront créées, des facilités seront accordées aux producteurs locaux, notamment aux champions nationaux. Par ailleurs, en vue de favoriser le rattrapage technologique, le gouvernement entend encourager la recherche-développement et l’innovation, et promouvoir les normes.

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En effet, pour accompagner le processus d’industrialisation et espérer atteindre l’émergence, les économistes pensent que le pays doit adopter un minimum de 5000 normes nationales harmonisées d’ici fin 2020. Pour ce faire, le gouvernement a mis en place une agence des normes et de la qualité (Anor). Un Programme national d’élaboration des normes (Pnen) est en cours avec la participation du secteur public, du secteur privé et de la société civile. Dans cette dynamique, le portefeuille des normes nationales homologuées par l’Anor est  passé d’à peine 200 normes en 2011 à 2559 normes au 31 décembre 2017.

Au demeurant, le gouvernement entend garder le cap de l’émergence planifiée à l’horizon 2035 à travers la mise en œuvre des orientations de la deuxième phase de la vision qui portent sur la transformation structurelle de l’économie, l’accélération de l’industrialisation, la promotion du développement inclusif et la poursuite des Objectifs de Développement Durable (ODD).

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