Boissons frauduleuses : flou sur l’opérationnalité d’une application du Mincommerce
Le ministère du Commerce a annoncé la mise en service de cet outil qui devrait permettre de détecter les vins et liqueurs frauduleux, et protéger par ailleurs le consommateur. Sauf qu’il existe un clair-obscur autour de cette solution innovante dont l’idée de création a été matérialisé en 2016 entre ce département ministériel et la société camerounaise Amla Metrics chargée de sa conception.
Le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, a effectué en février dernier une opération de contrôle en nocturne dans des « snacks bars » et « Night-club », à l’effet de traquer les boissons frauduleuses en circulation dans ces lieux d’ambiance. Il a fait de la lutte contre la contrebande et la contrefaçon un de ses chevaux de bataille, et y tient comme à la prunelle de ses yeux. Le 1er avril dernier encore, au terme d’une énième opération de contrôle des prix des produits de grande consommation dans quelques magasins de Yaoundé, le patron du maroquin du Commerce semblait exulter des progrès menés par ses services pour éradiquer la contrebande et la contrefaçon. A l’occasion, il révélait également que « le ministère a mis sur pied une application pour détecter les fausses vignettes sur les vins, et c’est déjà opérationnel. Sauf qu’elle n’est pas encore mise à la disposition du grand public, mais elle est déjà utilisée par les équipes de la Brigade de contrôle. Vous pouvez vous rapprocher d’elles pour en savoir davantage », confiait Luc Magloire Mbarga Atangana aux médias.
Clair-obscur
Cette nouvelle venait ainsi mettre fin à quatre longues années d’attente de l’opérationnalité de cette application numérique, qui avait été annoncée depuis 2016. Le ministère du Commerce avait en effet signé une convention avec la société camerounaise Amla Metrics, pour sa conception. Une fois opérationnelle cette application devait permettre d’assurer la traçabilité des produits commercialisés sur le marché camerounais, à partir d’un serveur installé au ministère du Commerce.
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Cependant, les consommateurs ne devraient se contenter que de l’annonce du ministre sur la mise en service de cet outil. Difficile d’avoir une idée nette sur ses spécificités, encore moins si elle répond aux caractéristiques préalablement définies et assignées au prestataire. EcoMatin est entré en contact avec la Brigade nationale de contrôle et de répression des fraudes, pour essayer de comprendre comment fonctionne cette application, mais sa demande d’informations a été simplement ignorée. « Le dossier est en cours de traitement. Il a été déposé pour validation et ne dépend pas entièrement de moi », a rétorqué un agent de ladite brigade. Une réponse qui trahit à suffire la lourdeur administrative dans le traitement des requêtes des usagers au sein de ce ministère, fussent-elles urgentes ou non.
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