Beac: les détails sur la nouvelle gamme de billets de banque en gestation
Des visuels de la nouvelle gamme attendue depuis 2012 ont été présentés lors d'un conseil d'administration déroulé il y'a quelques jours à Douala.
Des visuels de la nouvelle gamme attendue depuis 2012 ont été présentés lors d’un conseil d’administration déroulé il y’a quelques jours à Douala. Les responsables de la Beac indiquent que les spécimens sur maquette «sont susceptibles d’évoluer》
«Une gamme de billets se remplace en moyenne tous les dix ans. Cela se fait partout dans le monde, y compris pour le dollar, l’euro. Il s’agit d’une opération banale pour une banque centrale», éclaire une source crédible au sein de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac). L’institut d’émission monétaire s’apprête en effet à injecter dans le système bancaire de la sous-région Afrique centrale une nouvelle gamme de billets de banque en remplacement des coupures qui ont actuellement cours légal. Mais, tient-on à rassurer à la Beac, «la session du conseil d’administration était entre autres pour présenter des maquettes à ses membres, et les briefer sur l’état d’évolution de ce dossier». C’est en effet le 2 octobre 2019 que la banque centrale a reçu le quitus du Comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (Umac) à l’effet de «finaliser les travaux nécessaires à la création et à la mise en circulation progressive de cette nouvelle gamme, dans les meilleurs délais possible».
Le conseil d’administration de la Beac tenu à Douala il y’a quelques jours, entre en droite ligne de ce processus de conception et d’innovation engagé par le gouvernement de la Beac. «L’une des missions statutaires de toute banque centrale consiste à veiller à ce que l’économie soit irriguée, telle que la quantité de monnaie en circulation corresponde en quantité et en qualité aux besoins des agents économiques. La gamme actuelle, qui est celle de 2002, a mis pratiquement 20 ans, ce qui est le signe qu’elle a plutôt bien résisté à la contrefaçon», précise notre source. Malgré l’interdiction de diffuser le document des visuels/esquisses présenté à titre indicatif, les responsables de la Beac indiquent que les spécimens sur maquette «sont susceptibles d’évoluer durant la phase d’origination des billets, afin de tenir compte des contraintes techniques et/ou de propriété intellectuelle». Les nouveaux billets en perspective concernent les coupures de 500, 1000, 2000, 5000 et 10.000 FCFA.
«Au-delà de son aspect esthétique ou nouveau, une nouvelle gamme de billets de banque répond surtout au problème de qualité de sa sécurité et de son aptitude à être difficilement contrefaite. Il s’agit aussi de faciliter son tri par les machines, car jusqu’ici il est encore effectué en haute intensité de main-d’œuvre. Or, il s’amorce un peu partout dans le monde un tri quasi intégralement mécanisé des billets, en vue d’améliorer la qualité de la circulation fiduciaire et améliorer les statistiques sur l’évaluation de la masse monétaire tant au niveau sous-régional que pour chaque pays de la Cemac», clarifie davantage notre relai.Rien n’aura filtré sur la date ou le volume d’émission exacte de la nouvelle gamme annoncée. Ni sur leur période de mise en circulation, et leurs nouvelles caractéristiques. La dernière émission de billets de banque battus par la Beac date de 2002. Après 1972, 1982 et 1992.
La dernière intervention de masse de la Beac sur le marché financier de la sous-région Afrique centrale date de novembre 2019, lorsque les 6 pays qui composent la zone (Cameroun, Congo, Tchad, Centrafrique, Guinée Équatoriale, Gabon) étaient sévèrement frappés par une pénurie de pièces de monnaie. La Beac décidait par conséquent d’injecter des milliards de pièces de monnaie dans le marché financier de la Cemac (Communauté économique des États de l’Afrique centrale).