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Banque des PME : les favoris au poste de Directeur général

Quatre profils ont été proposés à l’arbitrage du président de la République pour remplacer Agnès Ndoumbe Mandeng, sous l’impulsion du ministère des Finances qui veut profiter de la circonstance pour sauver la banque publique. Analyse.

Un mal pour un bien, serait-on tenté de dire à propos de l’interdiction imposée à Agnès Ndoumbe Mandeng d’exercer une activité bancaire ou dans la microfinance pendant dix ans. Une sanction de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) qui rebat les cartes quant à l’avenir de la Banque camerounaise des petites et moyennes entreprises (BC-PME) dont elle était la patronne.

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Selon des informations d’EcoMatin, l’Etat, sous l’impulsion de Louis Paul Motaze en tant qu’autorité monétaire, a finalement décidé de se pencher sur le destin de cet établissement public dont le sort n’a cessé ces dernières années de susciter des interrogations, à défaut d’inquiétudes, du Fonds monétaire international (FMI). La tendance serait au changement intégral du management. De fait, Théodore Nkodo Foumena, le président du conseil d’administration, et Amadou Haman, le DGA, pourraient également faire les frais du mouvement en préparation.

Innovations

Pour le moment, quatre noms sortent progressivement du chapeau pour diriger la BC-PME. Des candidats dont les dossiers sont soumis à l’arbitrage du président de la République, Paul Biya. Directeur général du Groupement interbancaire monétique de l’Afrique centrale (Gimac) depuis son lancement, Valentin Mbozo’o tient la corde et fait figure de favori pour le remplacement d’Agnès Ndoumbe Mandeng. Cet ingénieur en informatique, télécommunications et monétique, formé à l’Institut international des télécommunications de Paris, aujourd’hui Telecoms SudParis, qui a suivi une formation poussée dans la conception des systèmes informatiques avancés au Centre national des arts et métiers (CNAM) de la capitale française, est à l’origine de la carte bancaire Gimac et d’autres innovations dans le domaine de la monétique impulsées par cette filiale de la Beac. Le milieu bancaire ne lui est pas inconnu puisqu’il a débuté sa carrière à la CBC Bank où il fut chargé de la mise en place du système d’informations.

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Unique femme de cette liste, Sylvie Marie-Louise Eyeffa Ekomo, la patronne des banques et des établissements de microfinance au ministère des Finances (Minfi), garde toutes ses chances. Cette macroéconomiste, maîtresse de conférences à l’université de Yaoundé II Soa, occupe le poste de directrice de la coopération financière et monétaire, d’où était justement partie Agnès Ndoumbe pour être portée à la tête de la BC-PME. Un signe des temps ? En dehors des amphithéâtres, la native de l’arrondissement d’Evodoula, dans le département de la Lékié, fille de Théodore Eyeffa, ancien directeur général adjoint de la Société nationale d’investissements (SNI), a effectué l’essentiel de sa carrière au sein du Minfi où elle a notamment été à la tête de la division des synthèses macroéconomiques à l’ex direction des affaires économiques. Ses travaux universitaires ont entre autres porté sur la restructuration bancaire en zone Cemac.

Elle est en compétition avec Kelly Mua Kingsly, actuel sous-directeur des opérations financières de l’Etat à la direction de la trésorerie au Minfi. Cet inspecteur du trésor, spécialiste de la criminalité et de l’investigation financières auxquelles il a consacré des ouvrages, est l’un des architectes de la réforme ayant abouti à l’instauration du « basket fund », ce compte spécial logé à la banque centrale, regroupant les fonds de contrepartie de l’Etat jusque-là déposés dans les banques commerciales, et géré à présent par la Caisse autonome d’amortissement (CAA). Diplômé de la Harvard Kennedy School of Government (HKS) et titulaire d’un Ph D de l’université de Santa Monica, aux Etats-Unis, il enseigne notamment à l’université zambienne de Copperstone.

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Thérapie de choc

Ces prétendants auront cependant fort à faire face à Alphonse Nafack. Banquier de métier, reconnu par ses pairs qui l’avaient élu à la présidence de l’Association professionnelle des établissements de crédit du Cameroun (Apeccam), ce diplômé du Centre international de formation à la profession bancaire (CIFPB) de Paris a maintenu Afriland First Bank Cameroun au sommet de la hiérarchie des banques nationales durant la décennie écoulée. Il pourrait abandonner la direction de la Jacky Felly Nafack Institute of Technology (JFN-IT) qu’il a fondée à Douala pour relever un nouveau challenge. Même si les projections le voient davantage succéder à Théodore Foumena Nkodo, afin de mieux encadrer la nouvelle équipe dirigeante qui sera confrontée au challenge visant à sortir la plus petite des banques camerounaises de la zone de turbulences.

Un véritable défi en effet, dans la mesure où la BC-PME a besoin d’une thérapie de choc, au-delà du remplacement de l’équipe dirigeante actuelle. L’établissement essuie des pertes depuis le lancement de ses activités, en 2015, et si l’alerte n’est pas encore donnée par le régulateur, la nécessité d’une recapitalisation s’impose pour lui donner un peu d’oxygène. En outre, l’établissement spécialisé pour satisfaire les besoins des PME et des artisans est le seul à avoir fait un appel excessif à la création monétaire, avec des crédits excèdent les dépôts depuis 2017.

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L’appui financier de l’Etat pour une remise sur les rails de la banque publique devrait donc être assorti d’un cahier de charges. L’imposition d’un plan de restructuration, même allégé, qui s’accompagnerait d’un contrat de performances, n’est donc pas exclue. Une recette ayant fait ses preuves pour sortir la CBC de l’ornière, et également appliquée, à des nuances près, à NFC et à UBC.

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