Bangui, Libreville et Brazzaville classés dans le top 10 des villes les plus chères d’Afrique
Se basant sur des indices tels que l’inflation des coûts des biens de services, l’instabilité des prix de logement, les variations de changes, le 28ème classement du cabinet américain Mercer Human Consulting passe au peigne fin 209 villes dont 44 africaines.
S’il est vrai que le monde vit actuellement l’inflation du fait de la pandémie du coronavirus et tout récemment la guerre entre la Russie et l’Ukraine, elle a plus de répercussions pour ce qui de l’Afrique, à Bangui, capitale politique de la RCA (République centrafricaine), Libreville(Gabon) et Brazzaville(Congo) tous les 3, pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale(Cemac).
Selon le rapport du cabinet américain leader du conseil et de solutions en matière de risques, de stratégies d’entreprises et de ressources humaines du mois de mars 2022, Bangui est la première ville africaine où le coût de vie est élevé et occupe le 23ème à l’échelle mondiale. L’enquête examine plus de 200 produits et services tels que les articles de ménage et le divertissement, les produits alimentaires, le transport, le coût du logement, l’habillement, le prix du carburant et bien d’autres, le ciment.
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Quelques facteurs
Quelques facteurs peuvent expliquer la position de Bangui et Libreville. En ce qui concerne la première, il faut dire que le pays vit depuis 9 ans, la crise sécuritaire commanditée par les rebelles. Pour la Banque africaine de développement, l’inflation a dépassé les 4% en 2021 et pourrait se maintenir à ce niveau en 2022.
Trois mois après sa publication, l’enquête américaine trouve son fondement au regard de la réalité sur le terrain. A tout hasard, au 4 juillet 2022, 1 litre d’essence coûte 1 500 F à Bangui contre 650f à Yaoundé, 605 Fcfa à Libreville alors que le prix moyen du carburant dans le monde est de 918 Fcfa. Interrogé par Vaticannews au mois de mai 2022, le cardinal Nzapalainga déplorait l’inflation qui va grandissante en RCA et attribuait la situation en partie au manque de production locale de plusieurs produits alimentaires, à côté de l’instabilité sécuritaire qui y sévit depuis 2013. « Avant dans mon pays, on achetait à 8500f. A la date d’aujourd’hui, un sac coûte 17 000, c’est-à-dire le double. Le prix du fer a augmenté, le prix du sucre a augmenté parce que nous ne produisons pas toutes ces matières-là », regrettait-il.
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L’Afrique centrale a du chemin
Dans le Top 10, deux autres villes de la Cemac y figurent. Il s’agit de Libreville au Gabon (2ème en Afrique et 24ème mondial) et de Brazzaville au Congo (10ème en Afrique et 74ème mondial). L’un des indices qui justifie le rang de Libreville, c’est une étude des prix mondiaux réalisée par le site britannique Cable.co.uk qui révèle que l’électricité coûte le plus cher comparativement à d’autres pays de la Cemac. Soit plus cher qu’au Tchad 100,47 F le kwh, en Guinée équatoriale (91,23/kwh), en République centrafricaine (82,57 Fcfa/kwh, au Cameroun (78,53 Fcfa/ kwh), et au Congo (53,7 FCFA le kwh).
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Un peu plus loin, Douala et Yaoundé au Cameroun sont respectivement 12ème et 14ème villes les plus couteuses en Afrique puis 77ème et 100ème sur le plan mondial. Quant à Ndjamena au Tchad, elle est la 13ème en Afrique et 80ème au monde. En parcourant ce classement, seule la Guinée équatoriale, un autre pays de la Cemac, est exempte de la vie chère puisqu’aucune de ses villes n’est citée dans le rapport. Kinshasa(RDC) Luanda(Angola) logées en Afrique centrale, sont successivement 5ème et 53ème en Afrique puis 7ème et 64ème sur le plan mondial. Une preuve que la Cemac et l’Afrique centrale en général, ont du pain sur la planche.
Par Marius Zogo
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