Avec la suspension de l’ISSD, le Cameroun attend un décaissement de 77,6 milliards du C2D en 2022
Avec la fin de ce moratoire international, le service de la dette du Cameroun passe de 190 à 239,6 milliards en 2020. Des remboursements qui redonnent vie aux projets du 3e C2D.
Pour l’exercice budgétaire 2022, l’Etat du Cameroun prévoit obtenir de ses partenaires des dons à hauteur 142,3 milliards de FCFA. Ce montant est en hausse de 77,6 milliards par rapport à 2021. Dans son projet de loi des finances qui sera bientôt soumis à l’appréciation des élus de la nation, le gouvernement justifie cette hausse par la reprise des remboursements et des décaissements des ressources issues du Contrat de désendettement et de développement(C2D).
Le Cameroun a déjà annoncé qu’il ne postulait pas une nouvelle fois en 2022 l’ISSD, le moratoire international sur la suspension du service de la dette des pays en développement les plus fragiles soutenus par les institutions de Bretton Woods et le G20 et mis en œuvre depuis 2020. De quoi expliquer le gonflement du service de sa dette qui passe de 190,2 milliards en 2021 à 239,6 milliards en 2022. En tant que membre du Club de Paris et du G20, la France bénéficiera aussi de ces remboursements de quoi redonner vie aux projets du 3e C2D. En effet, le C2D prévoit que le pays endetté mobilise effectivement les fonds à rembourser à la France, dans un premier temps, avant de se les faire rétrocéder, dans un 2è temps. Or avec l’ISSD, « deux échéances de remboursement du contrat C2D n’ont pas été honorés, entraînant une moins-value de 72,6 milliards de FCFA dans le compte bilatéral » révélait au mois de mai dernier le ministre des Finances Louis Paul Motaze. Jusqu’à la fin de l’année courante, le Cameroun aura bénéficié d’un allègement de 289,6 milliards sur sa dette.
C’est le 30 juin 2016 que le Cameroun et la France ont signé, troisième C2D, d’une valeur de 400 milliards de Fcfa couvrant la période 2017-2025. A l’issue des trois C2D, ce seront 1000 Milliards de Francs CFA, soit 1,5 milliards d’euros, qui auront été investis sur 20 ans au profit des populations camerounaises.