Autoroute Yaoundé-Douala: Toujours pas de prestataire pour la seconde phase du projet
L’appel public à manifestation d’intérêt lancé par le ministère des Travaux publics, il y a deux ans, n’a toujours pas livré ses conclusions.
A l’heure actuelle, le gouvernement n’a toujours pas de partenaire qui souhaite l’accompagner dans la concrétisation de la deuxième étape de cet important projet.
Comme la plupart des projets de grande envergure engagés par le Cameroun, l’autoroute Yaoundé-Douala a connu un nombre incalculable de péripéties (inadéquation des études, lenteur dans le paiement des décomptes etc.) depuis son lancement. Ces dernières ont sérieusement impacté la progression du chantier au point où le gouvernement se félicite instamment d’avoir réalisé 60 km sur les 196 km qui constituent l’ensemble du linéaire, 8 années après le début des travaux. Cet accomplissement pourrait bien être la seule satisfaction dont pourrait se targuer l’Etat dans le cadre de ce projet, pendant un bon bout de temps. En effet, la phase II de ce chantier autoroutier semble inexorablement se diriger vers une impasse, même si le ministère des Travaux publics (Mintp) s’évertue à prouver le contraire.
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Pour preuve, l’appel public à manifestation d’intérêt lancé par le Mintp en mars 2020 en vue du recrutement des entreprises ou groupement d’entreprises devant l’accompagner pour le financement, la construction et la maintenance de l’autoroute n’a toujours pas débouché sur un contrat de partenariat bien ficelé. Emmanuel Ngannou, Djoumessi, le ministre des Travaux publics, en a fait l’aveu il y a quelques jours sur les antennes de la Crtv, la télévision nationale. Sans donner une date précise, le gouvernement affirme tout de même que le processus de sélection évoqué supra sera bientôt conclu. «Sur les derniers kilomètres, c’est-à-dire sur les 139 km restants, la structuration est en cours pour choisir le partenaire privé qui va justifier d’une capacité financière appropriée pour mener les travaux. Le moment venu, l’autorité des contrats de partenariat prononcera sa décision. Ça ne saurait tarder de toute manière», a-t-il révélé.
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Pourtant, en octobre 2020, le Mintp avait annoncé que son appel d’offres lancé quelques mois plutôt avait débouché sur la pré-qualification de 3 entreprises. Il s’agissait du groupement Sogea/Satom-Fayat-Vinci, de Mota Engil et du groupement Sinohydro-Pcrb-Sdhs. Selon le communiqué qui avait été publié à l’époque, lesdites entreprises devaient dans la foulée, faire «des offres plus détaillées à l’Etat, afin de séduire à la fois par leurs capacités techniques et financières, mais aussi par leurs modèles de gestion». Cette étape devait permettre à l’Etat de déterminer l’offre la plus avantageuse économiquement. Sauf que, 2 ans après, on n’a toujours aucune certitude quant à l’aboutissement de ce processus.
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Bien que le Mintp semble attribuer cette lenteur au caractère méticuleux du recrutement, l’absence de prestataires jusqu’ici pourrait tout aussi bien être tributaire aux exigences formulées par les potentiels partenaires ayant manifesté de l’intérêt pour le projet. Notamment, sur le renforcement de la célérité dans le paiement des décomptes aux maîtres d’œuvre. Emmanuel Ngannou Djoumessi, reconnaît d’ailleurs que le Cameroun est loin d’être une référence en la matière. Une mauvaise habitude qui plombe habituellement l’avancée des travaux de plusieurs projets structurants. «Généralement, les entreprises ajustent la cadence de leurs travaux à notre capacité de paiement. Savez-vous que rendu à ce jour, l’entreprise (China first Highway Engineering company) a fini avec les 60 premiers kilomètres, mais nous n’avons pas encore entièrement payé. Elle a réalisé les voies de raccordement alors qu’elle n’a encore reçu aucun paiement. Nous continuons à lui dire que nous sommes respectueux de nos engagements. Nous payons au rythme de nos possibilités», a-t-il ajouté.
Pour mémoire, selon une notre publiée par le ministère des Travaux publics en décembre 2020, La deuxième phase de l’autoroute Douala-Yaoundé qui va de Bibodi à Douala va coûter 812,8 milliards de FCFA.